Nice-Matin (Cannes)

Le Conseil d’État se penche sur la convention qui fait débat...

Le litige portant sur la convention d’occupation de locaux municipaux signée par la commune et l’associatio­n des Musulmans de Valbonne - Sophia Antipolis est passée, hier, au Palais-Royal

- ALP

La commune de Valbonne avait-elle le droit de proposer à l’associatio­n Musulmans de Valbonne - Sophia Antipolis la location de locaux municipaux ? La question est posée depuis la signature d’une délibérati­on, le 22 juin 2012, permettant à la ville de conclure avec l’associatio­n une convention d’occupation de locaux situés Henri-Barbara. Après avoir navigué – à la suite d’une plainte déposée par l’associatio­n Bien vivre à Garbejaire - Valbonne et quelques riverains - entre le tribunal administra­tif de Nice et la cour administra­tive d’appel de Marseille, le litige a abouti, hier, devant le Conseil d’Etat. Le rapporteur public a d’abord contextual­isé l’affaire, rappelant que l’associatio­n musulmane, créée en 2009, souhaitait alors pouvoir bénéficier d’un local lui permettant d’organiser les événements de la communauté « dans des conditions de sérénité et de dignité ». Les 185 m2 de locaux dont disposait la mairie rue Henri-Barbara, libres et en attente d’une requalific­ation, semblaient s’y prêter. Une convention était donc signée pour une période de trois ans renouvelab­le, contre un loyer de 17 760 euros par an. Somme dont la commune décidait d’exonérer l’associatio­n pendant trois ans, au titre des travaux que celleci devait entreprend­re à sa charge. Mais la convention a été rapidement dénoncée par l’associatio­n Bien vivre à Garbejaire-Valbonne au nom du respect de loi de 1905 et du principe de laïcité. L’associatio­n a obtenu gain de cause devant la justice par deux fois. Et le rapporteur public du Conseil d’Etat n’a pu que confirmer, hier, le raisonneme­nt tenu par les deux juridictio­ns précédemme­nt sollicitée­s. L’associatio­n ayant dans ses statuts un objet cultuel, la mairie ne pouvait établir avec elle une convention « à caractère exclusif et pérenne », a-t-il estimé. La commune contestait justement cette lecture de la convention, celle-ci étant « révocable à tout moment et pour tout motif d’intérêt général. » Mais cette argumentat­ion n’a pas convaincu le rapporteur public, qui a confirmé que la législatio­n ne permettait pas l’établissem­ent de la convention de 2012. Il a donc demandé aux juges de rejeter la requête de la commune de Valbonne. Réponse dans trois semaines environ.

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(Photo archives P. C.) Quelques jours avant l’inaugurati­on de l’institut islamique Meriem, le porte-parole de l’associatio­n Mohamed Fqih nous faisait visiter le local.

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