Nouvelle prison de Nice: début des travaux en ?
La direction pénitentiaire a présenté aux organisations professionnelles la programmation du plan prison. Où sera-t-elle implantée ? La ministre pourrait l’annoncer la semaine prochaine
Les grandes lignes du plan prison ont été dévoilées en septembre par la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. Volonté affichée au plan national : ajout de 7 000 places d’ici à 2022. Et 8 000 en 2027. Au total, 1,7 milliard d’euros seront mobilisés pour la construction de ces nouveaux établissements pénitentiaires, selon la garde des Sceaux. Avec pour objectif principal: diminuer la surpopulation carcérale. Des prisons qui craquent… Un fléau que subit depuis vingt ans, la maison d’arrêt de Nice, une vieille dame construite en 1 887 pour 350 détenus. Et qui en accueille aujourd’hui, en plein coeur de la ville, aux alentours de 600. Le surpeuplement a même atteint régulièrement ces dernières années, les 200 %. C’est pour cela que depuis vingt ans, les projets de nouvel établissement pour Nice se sont multipliés. Sans jamais aboutir pour le moment.
nouvelles places
Dernier rebondissement dans ce dossier « serpent de mer » : les travaux de construction de la « nouvelle maison d’arrêt de Nice » pourraient débuter en 2020. Capacité ? 650 places. Cet établissement s’ajouterait à la maison d’arrêt de Nice qui serait réhabilitée. La direction de l’administration pénitentiaire aurait présenté aux organisations syndicales « le plan de programmation opérationnelle du plan prison ». Le dossier niçois ne fait pas partie du premier train de constructions prévu pour 2019, mais devrait débuter un an plus tard, selon un document fourni par le syndicat Ufap-Unsa Justice. Premier coup de pioche dans deux ans ? D’accord… mais où ? C’est là que ça se complique. Le lieu d’implantation ne semble pas encore avoir été choisi. Confirmation de Nordine, délégué UfapUnsa Justice à Nice: « Le plan a bien été présenté, il a bien été dit que le chantier débuterait en 2020, mais le lieu n’a pas été dévoilé. » Même flou du côté de tous les acteurs et élus concernés (lire ci-dessous). Au ministère de la Justice, un porte-parole de Nicole Belloubet assure que « le plan prison sera présenté dans sa globalité la semaine prochaine ».
« Les deux projets étudiés loyalement »
À la préfecture des Alpes-Maritimes, Georges-François Leclerc tient à préciser : « Il n’y a aucune information sur le lieu pour le moment, c’est encore à l’arbitrage. Les deux projets sont loyalement étudiés. » Il s’agit du site de La Baronne, à cheval sur les communes de SaintLaurent-du-Var et La Gaude. Ce terrain est pressenti depuis plus de six ans (plus ou moins : le premier terrain, aux Iscles, était entièrement sur la commune de Saint-Laurent). Il s’agit ensuite du plateau Tercier, une nouveauté sortie du chapeau du ministère, en juin, sur proposition du préfet des Alpes-Maritimes. L’espace est situé à La Trinité, mais il appartient à Drap.
Estrosi et Ciotti pas en phase sur le lieu
« Pour installer un établissement pénitentiaire, un certain nombre de conditions doivent être remplies. Une surface pour la construction, mais aussi une accessibilité indispensable pour que les familles, pompiers, escortes puissent venir », avait développé la ministre de la Justice lors de son déplacement dans les Alpes-Maritimes il y a cinq mois. C’est là que le bât blesse. Ce que ne manque pas de faire remarquer Éric Ciotti, député: « Rien qu’en construction pour les accès routiers, cela coûterait autant que pour construire la prison.» Il se montre toutefois prudent : « Si ces infos sont vérifiées, cela veut dire qu’il n’y aura pas de nouvelle prison avant 2027. Un début des travaux en 2020 me semble juridiquement et matériellement impossible. C’est un leurre politique.» D’autant que, pour lui, « le projet Tercier est irréaliste et irréalisable ». Contrairement à Christian Estrosi qui refuse tout net la prison à Saint-Laurent (lire ci-dessous), Éric Ciotti estime que « ceux qui ont mis en péril le projet laurentin, le seul réalisable à court terme, prennent une lourde responsabilité pour la sécurité des Niçois et des Azuréens ».