L’avis du médecin
« On connaît la dangerosité de l’exposition aux UV naturels », souligne en préambule le docteur Abdallah Khemis. Dermatologue à Nice, il rappelle que les ultraviolets sont des ondes cumulatives qui peuvent entraîner, avec le temps, des lésions cancéreuses. « C’est prouvé. Les gens à risque, ceux par exemple qui ont un phototype clair ou de multiples grains de beauté, sont sensibilisés. » Le Dr Khemis voit le nombre de mélanomes augmenter. Ainsi que les kératoses actiniques, lésions précancéreuses situées sur les zones du corps les plus exposées au rayonnement et qui, au bout de dix ans, évoluent dans % des cas en carcinome basocellulaire. « La peau a une mémoire », insiste le dermatologue. « L’accumulation d’UV provoque, après les années, une cassure de l’ADN des cellules. » Les cabines sont-elles plus dangereuses que le rayonnement naturel ? « Celles que nous avons à l’hôpital sont utilisées à des fins thérapeutiques, notamment pour le traitement du psoriasis ou de l’eczéma atopique. Les UV sont filtrés et la dose à ne pas dépasser est rigoureusement contrôlée. »
Dosage, fréquence Faut-il interdire les cabines de bronzage ? « Quand on veut faire du sport, un examen clinique préalable permet de déterminer si l’on est apte ou pas. » Le Dr Khemis voit les choses de la même façon : « Je suggère de solliciter l’avis de son médecin avant de s’exposer, qu’il s’agisse d’UV naturels ou artificiels. En cabine, tout dépend effectivement du dosage et de la fréquence. » Il paraît difficile au dermatologue de mettre un coup d’arrêt à un marché déjà bien ancré. « Réglementer de plus en plus, oui. En contrôlant le fonctionnement des machines et le professionnalisme des personnes qui les utilisent. C’est une façon de sécuriser les gens qui veulent bronzer, chacun devant savoir que les UV augmentent le risque de cancer : personne ne peut dire le contraire. »