Hôpital : le bloc opératoire en grève
Après le droit de retrait des personnels du bloc opératoire de la clinique Oxford mardi, c’est celui de l’hôpital de Cannes qui était en grève hier. Le manque d’effectif au coeur du ras-le-bol
Après le droit de retrait du bloc opératoire de la clinique Oxford à Cannes, c’est celui de l’hôpital Simone Veil de Cannes qui a débrayé hier à l’initiative des syndicats FO et CGT. Une soixantaine d’agents d’entretien, infirmières, brancardiers et aides soignants, ont participé au mouvement de grogne. Même si certains ont été réquisitionnés pour assurer les opérations chirurgicales d’urgence, la moitié des salles sont restées fermées hier. Le bloc avait déjà fait grève en 2016. Pour les mêmes raisons : les conditions de travail dégradées, en l’occurrence liées à des problèmes d’effectif. Conséquences ? «Des temps partiels non respectés, des vacances annulées ou réduites, et des heures supplémentaires de 200 à 600 par an » précisent les grévistes. La situation fait craindre le pire pour le fonctionnement du service, la prise en charge des patients et l’état de santé du personnel».
« Huit heures debout »
Laurence Laporte, secrétaire FO enfonce le clou : « ces personnels font 41h par semaine sans compter les astreintes. Comment assurer la qualité de travail et de prise en charge ?» Pointée du doigt, l’absence de politique d’anticipation de la direction quant au recrutement des infirmières de bloc, des profils qui se font rares. «Il y a un manque d’attractivité de la profession, car non reconnue au niveau master » précise Mylène, infirmière de bloc opératoire depuis 18 ans. « Comme on a des personnels de moins en moins qualifiés, on est hyper sollicité. On est parfois huit heures debout » glisse Emmanuelle, 56 ans, infirmière de bloc «passionnée par son métier».
Stress et tension
Les douze aides soignantes du bloc, toutes grévistes, elles aussi, sont à bout. Selon elles, il manque deux postes au bloc. « On est confronté à un glissement des taches : on brancarde alors que ce n’est pas notre travail. Il y a du stress, de la tension. L’accueil du patient et sa sécurité sont impactés par ce manque de temps. Impossible dans ces conditions d’encadrer des étudiants dans le service» s’alarme Christel, aide soignante depuis 24 ans et depuis 18 mois en bloc. Anesthésistes et chirurgiens sont solidaires du mouvement. «L’hôpital a embauché des chirurgiens mais 30% des salles sont fermées, faute de personnels, pointe le Dr Bruno Pebeyre, urologue et président de la commission médicale d’établissement. On attend un plan d’actions de la direction». Hier, les syndicats planchaient sur une liste de propositions. Mais le préavis de grève court jusqu’à mardi...