Nice-Matin (Cannes)

LA PLUIE SÈME LA DÉSOLATION DANS LE VAR

Des chutes de pluie d’une violence inouïe ont provoqué d’importants dégâts dans le Golfe de Saint-Tropez au cours de la nuit de mercredi à jeudi. À Sainte-Maxime, plusieurs voitures ont été emportées par les eaux. Deux personnes ont été retrouvées mortes.

- FLORIAN DALMASSO fdalmasso@nicematin.fr

Déchaînée. Depuis mercredi après-midi, la nature se rebelle, emportant tout sur son passage. D’abord par un violent épisode pluvieux, gorgeant en un temps record les ruelles de Saint-Tropez… avant de s’abattre sur Sainte-Maxime en début de soirée. Déjà touchés lundi par de fortes précipitat­ions, les Maximois se souviendro­nt longtemps de cette nuit du mercredi 10 octobre. Si comme souvent, les bilans matériels ne peuvent qu’être constatés, cette fois-ci, s’ajoute un bilan humain. Deux personnes ont perdu la vie, prises au piège dans leur voiture. Une des victimes, Françoise Barbé, âgée de 57 ans, était une élue de la commune de Gardanne (Bouches-du-Rhône).

Des recherches jusqu’à  h 

La situation, déjà complexe, s’est fortement dégradée mercredi soir, aux alentours de 23 heures. Cinq voitures sont signalées par les sapeurs-pompiers comme « embarquées par les eaux vers la mer ». La tragédie, elle, se joue au bout de Sainte-Maxime, à la frontière avec Les Issambres. Du côté du cours d’eau de la Garonnette. Parmi les témoins de cette scène, certains assurent avoir aperçu une voiture, phares allumés, se faire absorber par la montée des eaux. Avec, à l’intérieur, au moins une personne. Déjà en alerte, les secours mobilisent de lourds moyens. Deux hélicoptèr­es, des embarcatio­ns de la SNSM du Golfe de SaintTrope­z, appuyés par une navette de la gendarmeri­e. PierreYves Barasc, le président de la station de la SNSM, raconte : « On a mis une annexe à l’eau avec trois sauveteurs : deux nageurs ont sondé le bord du littoral, car il y avait un courant contraire qui ramenait vers le rivage. Il y avait de la houle, mais l’eau était trop boueuse pour apercevoir quelque chose, malgré les projecteur­s. On n’a pas retrouvé le véhicule. » À 2 h 30, le manque de clarté et l’eau boueuse obligent les secours à différer leur interventi­on. Aucun signe de vie. Il faudra attendre le lever du jour.

Une deuxième victime Sur place, alors que le ciel s’éclaircit, gendarmes et pompiers reprennent leur poste. Sur les coups de 9 h, deux sauveteurs, combinaiso­ns sur le corps, bouteilles d’oxygène sur le dos, se mettent à l’eau. Après une bonne dizaine de minutes passées à observer la voiture, l’un d’eux revient sur la plage. La voiture est bien occupée. Sur le moment, pas d’informatio­n officielle. Se murmure alors le décès d’un homme, dans son véhicule. Il faudra attendre l’arrivée d’un tracteur, aux alentours de 11 h, pour extirper le véhicule de l’eau. Une fois sur le sable, les forces de l’ordre confirmero­nt qu’il y avait bien deux personnes dans l’habitacle. De quoi glacer encore un peu plus une ambiance d’ores et déjà ultratendu­e le long de la Garonnette. Dans la nuit de mercredi, SainteMaxi­me a été touchée matérielle­ment de plein fouet dans bon nombre de ses quartiers. Mais du côté de la Garonnette, c’est un tout autre drame qui s’est noué. Un drame humain. Pour l’heure, l’enquête n’a pas encore déterminé comment ni pourquoi le véhicule s’est retrouvé emporté par les eaux. Seule l’horrible conclusion du scénario est connue.

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(Photo Philippe Arnassan) Pendant de longues minutes, les plongeurs ont procédé à des vérificati­ons sur la voiture des victimes.
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C’est à cet endroit, sur la gauche, que la voiture des victimes pourrait avoir basculé dans la Garonnette, avant d’être entraînée jusqu’à la mer. (Photo Ch. C.)

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