Vents debout pour la nouvelle saison des Moments Musicaux
La nouvelle saison des Moments Musicaux s’annonce sans tambours ni trompettes mais avec clarinette et flûte. Ce cinquième opus mettra particulièrement à l’honneur l’école française des vents. En effet, parmi les trois concerts concoctés par la directrice artistique Elsa Cassac, le premier mettra à l’honneur la clarinette avec Raphaël Sévère accompagné de deux membres du trio Messiaen, musiciens de hute volée, le pianiste niçois Théo Fouchenneret et le violoncelliste Volodia Van Keulen (demain samedi 13 octobre), le second sera consacré à la flûte avec la venue exceptionnelle de Michel Moraguès, flûte solo de l’orchestre national de France accompagné par Elsa Cassac elle-même, (le 17 novembre). Le troisième retournera aux fondamentaux de l’association avec la talentueuse pianiste Lylia Zilberstein (samedi 8 décembre). Questions à Raphaël Sévère, 1er prix du concours international de Tokyo et du concours de New York où il a remporté huit prix spéciaux. Ce virtuose, à la sonorité chaude et pleine a choisi, en compagnie de deux membres du trio Messiaen, un programme aux couleurs romantiques.
Pourquoi cette collaboration avec le trio Messiaen ?
Nous jouons souvent ensemble depuis longtemps. Nous allons donner ce concert avec le pianiste Théo Fouchenneret et le violoncelliste Volodia Von Keulen, avec un programme qui comprendra le trio pour clarinette violoncelle et piano en la mineur op. de Brahms, le trio pathétique ré mineur de Glinka et le trio en ré mineur op. de Zemllinsky. Nous serons en plein romantisme. Notre disque du « Quatuor pour la fin du temps » de Messiaen que nous avons souvent donné en concert, sortira chez Mirare au mois de novembre avec le trio au complet cette fois.
Les temps forts de ce programme ?
Il s’agit de trois des trios les plus emblématiques du répertoire écrits pour cette formation entre et . Celui de Brahms est l’une des dernières oeuvres qu’il a composées, et celui de Zemlinsky en découle directement car le compositeur l’a écrit pour un concours après avoir été subjugué par l’oeuvre de Brahms. Ces trois pièces offrent un mélange de timbres très intéressant, avec un rendu chaleureux et expressif qui met en valeur les sonorités de la clarinette, avec de très beaux mouvements lents et une musique constrastée qui parle au coeur.
Pourquoi avez-vous choisi la clarinette?
Mon père était clarinettiste et professeur au conservatoire de Nantes et j’ai baigné dès mon plus jeune âge dans la musique. Il m’a encouragé et je n’ai jamais regretté ce choix.
Les qualités de cet instrument ?
Il est très proche de la voix humaine et offre une immense variété de couleurs, de timbres, de
‘‘ nuances dans une tessiture énorme de octaves. Et puis il y a ses capacités expressives, une souplesse de son qui en font un instrument au service de la sensibilité.
Votre répertoire favori ?
J’aime toutes les époques. Le romantisme est pour la clarinette une époque dorée, mais on la ramène trop souvent à Mozart. J’ai la chance de beaucoup jouer en soliste avec orchestre mais on me demande la plupart du temps le concerto de Mozart. Il faudrait que les programmateurs, lorsqu’ils engagent un soliste autre qu’un pianiste ou un violoniste, et qu’ils pensent à la clarinette, aient davantage envie de proposer d’autres oeuvres. Il y a des dizaines de concerti passionnants pour la clarinette. Et en matière de répertoire je pense aussi à Nielsen, Bartok, Stravinski, Debussy, Ravel, Messiaen. Même si Mozart reste génial! Demain à 20 h au théâtre Alexandre-III. Avec le concours de la ville de Cannes, du conseil départemental, de la Caisse des dépôts et consignations et de la Spedidam. Prix des places : 30 € (tarif jeunes : 10 €) Rés. en au 06.29.77.60.79. ou au 04.93.37.84.09.