Nice-Matin (Cannes)

Vents debout pour la nouvelle saison des Moments Musicaux

- PHILIPPE DEPETRIS

La nouvelle saison des Moments Musicaux s’annonce sans tambours ni trompettes mais avec clarinette et flûte. Ce cinquième opus mettra particuliè­rement à l’honneur l’école française des vents. En effet, parmi les trois concerts concoctés par la directrice artistique Elsa Cassac, le premier mettra à l’honneur la clarinette avec Raphaël Sévère accompagné de deux membres du trio Messiaen, musiciens de hute volée, le pianiste niçois Théo Fouchenner­et et le violoncell­iste Volodia Van Keulen (demain samedi 13 octobre), le second sera consacré à la flûte avec la venue exceptionn­elle de Michel Moraguès, flûte solo de l’orchestre national de France accompagné par Elsa Cassac elle-même, (le 17 novembre). Le troisième retournera aux fondamenta­ux de l’associatio­n avec la talentueus­e pianiste Lylia Zilberstei­n (samedi 8 décembre). Questions à Raphaël Sévère, 1er prix du concours internatio­nal de Tokyo et du concours de New York où il a remporté huit prix spéciaux. Ce virtuose, à la sonorité chaude et pleine a choisi, en compagnie de deux membres du trio Messiaen, un programme aux couleurs romantique­s.

Pourquoi cette collaborat­ion avec le trio Messiaen ?

Nous jouons souvent ensemble depuis longtemps. Nous allons donner ce concert avec le pianiste Théo Fouchenner­et et le violoncell­iste Volodia Von Keulen, avec un programme qui comprendra le trio pour clarinette violoncell­e et piano en la mineur op.  de Brahms, le trio pathétique ré mineur de Glinka et le trio en ré mineur op. de Zemllinsky. Nous serons en plein romantisme. Notre disque du « Quatuor pour la fin du temps » de Messiaen que nous avons souvent donné en concert, sortira chez Mirare au mois de novembre avec le trio au complet cette fois.

Les temps forts de ce programme ?

Il s’agit de trois des trios les plus emblématiq­ues du répertoire écrits pour cette formation entre  et . Celui de Brahms est l’une des dernières oeuvres qu’il a composées, et celui de Zemlinsky en découle directemen­t car le compositeu­r l’a écrit pour un concours après avoir été subjugué par l’oeuvre de Brahms. Ces trois pièces offrent un mélange de timbres très intéressan­t, avec un rendu chaleureux et expressif qui met en valeur les sonorités de la clarinette, avec de très beaux mouvements lents et une musique constrasté­e qui parle au coeur.

Pourquoi avez-vous choisi la clarinette?

Mon père était clarinetti­ste et professeur au conservato­ire de Nantes et j’ai baigné dès mon plus jeune âge dans la musique. Il m’a encouragé et je n’ai jamais regretté ce choix.

Les qualités de cet instrument ?

Il est très proche de la voix humaine et offre une immense variété de couleurs, de timbres, de

‘‘ nuances dans une tessiture énorme de  octaves. Et puis il y a ses capacités expressive­s, une souplesse de son qui en font un instrument au service de la sensibilit­é.

Votre répertoire favori ?

J’aime toutes les époques. Le romantisme est pour la clarinette une époque dorée, mais on la ramène trop souvent à Mozart. J’ai la chance de beaucoup jouer en soliste avec orchestre mais on me demande la plupart du temps le concerto de Mozart. Il faudrait que les programmat­eurs, lorsqu’ils engagent un soliste autre qu’un pianiste ou un violoniste, et qu’ils pensent à la clarinette, aient davantage envie de proposer d’autres oeuvres. Il y a des dizaines de concerti passionnan­ts pour la clarinette. Et en matière de répertoire je pense aussi à Nielsen, Bartok, Stravinski, Debussy, Ravel, Messiaen. Même si Mozart reste génial! Demain à 20 h au théâtre Alexandre-III. Avec le concours de la ville de Cannes, du conseil départemen­tal, de la Caisse des dépôts et consignati­ons et de la Spedidam. Prix des places : 30 € (tarif jeunes : 10 €) Rés. en au 06.29.77.60.79. ou au 04.93.37.84.09.

 ?? (DR) ?? Raphaël Sévère en concert demain soir au théâtre Alexandre-III.
(DR) Raphaël Sévère en concert demain soir au théâtre Alexandre-III.

Newspapers in French

Newspapers from France