Nice-Matin (Cannes)

246 000 mégots ramassés en deux mois

Depuis le début du mois, la Ville expose, sur les allées de la Liberté, les 246 000 mégots récoltés durant l’été à travers la commune. Le but ? Éveiller les conscience­s !

- CLÉMENT TIBERGHIEN ctiberghie­n@nicematin.fr

Depuis 2014, le maire de Cannes David Lisnard s’est lancé dans un véritable maccarthys­me contre l’incivisme. En ligne de mire de l’édile : les mégots de cigarettes jetés au sol. 90 000 euros, c’est la somme que le ramassage des mégots de cibiches a coûté à la collectivi­té cannoise durant les mois de juillet-août. Une somme qui n’a que peu d’importance si on la compare au coût environnem­ental énorme qu’entraînent les filtres de cigarettes. 246 000 mégots, ce sont 123 000 000 de litres d’eau pollués… et douze ans pour qu’ils se dégradent dans la nature. Afin d’éveiller les conscience­s, la Ville a décidé de rassembler ces mégots au sein d’un grand conteneur en plexiglas. Le but est simple : faire en sorte que les passants se rendent compte du nombre qui sont quotidienn­ement jetés au sol.

 mégots tous les  mètres

« L’idée a été initiée par Mulhouse. Nous avons trouvé le concept intéressan­t et nous avons décidé de construire, en interne, notre propre boîte à mégots », explique Thierry Gaudineau, directeur de la propreté urbaine. Une boîte à l’odeur forte de cendrier froid, qui interpelle les passants. « On ne se rend pas compte... Mais mégot par mégot, ça finit par faire vraiment beaucoup », réalise Cédric en passant. “L’oeuvre” a coûté 1300 euros et nécessité deux jours de travail par les services municipaux. Et la Ville entend bien rentabilis­er cette boîte : « Elle a vocation à rester sur les Allées encore quelques semaines, avant d’être déplacée rue commandant André dans le carré d’Or. Pourquoi pas la déplacer ensuite à la gare et ainsi de suite », imagine Thierry Gaudineau. Sur les allées de la Liberté comme dans le Carré d’Or, les mégots de cigarette jonchent encore le sol. Un geste pourtant passible d’une amende de 68 euros. «On commence à voir moins de mégots mais on sait que ça sera long pour que les comporteme­nts changent. L’été on ramasse environ 200 cigarettes par jour tous les 100 mètres dans le Carré d’Or», regrette le directeur. Il y a quelques années, on fumait dans les restaurant­s, dans les bars, à l’hôpital, ou encore dans l’avion. Aujourd’hui, ça ne nous viendrait plus à l’esprit. « Ça sera pareil pour jeter son mégot!» espère le directeur de la propreté urbaine. Changer les mentalités, cela devient urgent. Dans un monde qui, selon Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, n’a plus que deux ans pour adopter une conduite écorespons­able avant d’atteindre le point de non-retour, jeter sa cigarette où il faut serait déjà un bon début !

 ??  ??
 ?? (Photo C.T.) ?? Thierry Gaudineau souhaite que cette action choc réveille les conscience­s.
(Photo C.T.) Thierry Gaudineau souhaite que cette action choc réveille les conscience­s.

Newspapers in French

Newspapers from France