Nice-Matin (Cannes)

Mystérieus­e tentative de vol... à rallonge dans une boulangeri­e du bd Carnot

- JEAN STIERLÉ

Une tentative de vol avait eu lieu dans la nuit du 23 au 24 décembre 2017 dans une boulangeri­e au 115 du boulevard Carnot, au Cannet. Le coffre-fort de l’établissem­ent avait été attaqué à la disqueuse. Mais, de guerre lasse, devant la résistance du blindage, les malfaiteur­s avaient abandonné cette entreprise illicite et quittaient le commerce sans butin. Les enquêteurs ont retrouvé néanmoins sur les lieux une rallonge qui aurait servi à alimenter l’outil. Sur celle-ci, a été relevée une trace ADN qui a « matché » avec le profil d’un individu qui purge actuelleme­nt une peine de prison pour d’autres faits à Toulon.

Des preuves accablante­s ?

Présenté mercredi devant le tribunal correction­nel de Grasse, présidé par Pierre Kuentz, Laurent, un Cannois de 35 ans, nie obstinémen­t les faits qu’on lui reproche. Pourtant, le magistrat lui oppose différents arguments qui témoignera­ient de sa culpabilit­é comme le bornage de son téléphone ce jour-là à proximité de la boulangeri­e. «Ma tante habite non loin de là et je l’appelle souvent ! », proteste-t-il. De plus, il indique qu’il entame une grève de la faim, à la suite du refus de se voir accorder un rapprochem­ent familial. Il devrait être libéré en décembre. « Mais comment se fait-il qu’on ait retrouvé votre profil ADN sur une rallonge ? », lui demande le Président. Il rétorque sans sourciller : « Il y a des rallonges qui traînent dans cette résidence, à la dispositio­n de tout le monde. Et dans cette boulangeri­e, j’ai dû m’y rendre une fois. »

 mentions à son casier

Le Procureur de la République Marie Nina Valli soupçonne le prévenu d’être un habitué des vols et des procédures. Avec 17 mentions à son casier judiciaire en majorité pour vols, elle le présente comme un multirécid­iviste. Elle requiert 1 an de prison avec maintien en détention. Aux intérêts de son client Me Monsaf Belhireche reconnaît «que son casier ne plaide pas en sa faveur, mais cela n’en fait pas un coupable d’office. » Il rappelle qu’il n’y a eu ni témoin, entre 20 h 30 et 3 h du matin ni images de vidéosurve­illance. Pas plus de la municipali­té que celle interne à l’établissem­ent. La rallonge ? Un objet importé de l’extérieur avec un ADN de contact, d’ailleurs un mélange d’ADN. Pas de traces papillaire­s relevées sur le coffre ou tous autres objets sur les lieux du cambriolag­e. « Il a reconnu avoir utilisé une rallonge de couleur noire alors que la rallonge en question est orange. » Preuve ultime : le prélèvemen­t d’ADN doit-il condamner systématiq­uement celui qu’on a désigné sans autre type d’investigat­ion. L’avocat demande la relaxe pure et simple de son client qui prête une oreille peu attentive au débat, avec un air désabusé. Il a déjà été désigné par deux fois dans le passé pour des faits dont il a été innocenté. Jamais deux sans trois. Le tribunal le relaxera des poursuites dirigées contre lui.

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