CANNES-ANTIBES Ils ont mis le cancer à distance
Cannes-Antibes Avec Octobre rose, mois d’information et de collecte autour du cancer du sein, des malades ont pu s’évader hier, soit dans les airs, soit en mer, le temps d’une belle journée ensoleillée
Thérésa, 52 ans, a une impression de liberté. Elle vient de voler pendant 30 minutes audessus du massif de l’Estérel et la baie de Cannes dans le petit Piper véloce (200 km/h) d’Arnaud. « Je n’avais pas d’appréhension avant de monter dans l’avion.» Et puis avec sa maladie, elle affirme ne plus appréhender grand-chose. « Je prends tout ce qui peut m’apporter du bonheur. » Pour la 3e année, La Ligue contre le cancer des Alpes-Maritimes organisait, hier, des vols de découverte gratuits pour des personnes atteintes d’un cancer. Deux fois une demi-heure à 600 m d’altitude. Histoire de tenir un peu à distance la maladie. Le rendez-vous était donné à l’aéro-club de l’Union aéronautique de la Côte d’Azur, à l’aéroport de Cannes-Mandelieu. Cinq femmes, revêtues du tee-shirt rose (couleur de ce mois d’octobre de sensibilisation au cancer du sein), ont embarqué dans trois Piper pilotés bénévolement par Arnaud, Eric et Olivier.
Gérer la maladie comme on aborde un vol
Sabrina, 48 ans, et Thérésa, ont grimpé au côté d’Arnaud qui leur a servi de guide. Pointant les différents sites, racontant des anecdotes, détaillant les manoeuvres… Sabrina, qui ne donne pas son vrai nom parce que sa mère ignore son état, avait un peu peur au décollage. À l’issue de son tout premier vol, elle se disait apaisée. « Je fais le parallèle entre ma maladie et cette balade dans les airs : au début on ne sait pas trop ce qui va se passer. Alors on a peur. Et puis on est accompagné par Arnaud, qui explique, partage sa passion… Et l’appréhension tombe. A La Ligue, c’est pareil », confie-t-elle. Philippe Ségura, sophrologue au sein des espaces Ligue, qui proposent des soins de supports aux malades (voir ci-contre), a initié ces vols voilà trois ans : « Je suis pilote d’ULM depuis des années, et élèves pilote depuis un peu plus d’un an. » Il accueille les candidats à ces baptêmes de l’air en dressant un parallèle entre la gestion d’un vol et de la maladie : « Pour atteindre
son cap, il faut de la persévérance, le sens de l’écoute, et la capacité de s’adapter à l’inattendu ». Et hier pour ces femmes, « c’était une super-surprise», souriait Thérésa.