Nice-Matin (Cannes)

Un yacht détruit par le feu

Le feu s’est déclenché, hier, vers 2 heures du matin, à bord d’une unité de luxe basée au port Camille-Rayon. Les opérations de pompage du fuel débutent aujourd’hui

- M.-C. A. mabalain@nicematin.fr

Une carcasse noircie, à demie enfoncée dans l’eau, une fumée acre flottant dans l’air : c’est tout ce qui reste du Lalibela, un yacht de luxe basé au port Camille-Rayon, à Golfe-Juan, amarré au quai Sud, celui des plus grosses embarcatio­ns. L’unité de 42 mètres a été la proie des flammes dans la nuit de vendredi à samedi. Des témoins assurent avoir entendu une ou deux explosions provenant du port privé, aux environs de 2 heures. « Cela m’a réveillé. J’ai cru que c’était l’orage. Et puis, j’ai aperçu le brasier », raconte un riverain du port privé qui accueille de nombreux et imposants yachts. Les trois membres d’équipage présents sur le Lalibela ont pu quitter le bateau, sains et saufs. Commençait alors pour les sapeurs-pompiers une longue et difficile bataille contre le feu, très violent, pour l’empêcher de se propager aux autres embarcatio­ns et éviter une pollution. Un barrage flottant a été mis en place et les bateaux proches du Lalibela, maintenu à quai, ont été éloignés et arrosés régulièrem­ent. Car alimentées par les flammes, plusieurs explosions ont eu lieu, projetant des projectile­s aux alentours, dont des fusées de détresse. En milieu de matinée, deux sapeurs-pompiers ont d’ailleurs été légèrement blessés, souffrant de bourdonnem­ents aux oreilles. Toute la journée, un peu plus de 70 sapeurs-pompiers et 24 véhicules, venus de tout le départemen­t, ont lutté pour contenir et maîtriser cet incendie dont le panache, noir et épais, a longtemps été visible de loin. Le yacht a été régulièrem­ent arrosé au moyen des lances des véhicules d’interventi­on mais aussi depuis une vedette des sapeurspom­piers.

Course contre la montre pour refroidir le brasier

De la mousse anti-incendie a également été utilisée pour éviter que l’eau ne remplisse le bateau et l’envoie par le fond, avec le risque de provoquer une pollution. L’autre opération très délicate était de parvenir à refroidir l’intérieur du yacht devenu un brasier ardent, où la températur­e, selon un intervenan­t, avoisinait les 400 degrés. Une véritable course contre la montre pour empêcher que la coque se fissure et que le carburant se propage dans le port. En début de soirée, grâce à l’installati­on de trois pompes, les sapeurs-pompiers ont commencé à vider le navire de son eau. Mais, la coque de ce dernier, trop lourd, a fini par toucher le fond. Le bateau n’a fort heureuseme­nt pas entièremen­t sombré et, à cette heure, tout risque de pollution est écarté. Dès demain matin, après avoir colmaté les brèches, les opérations de pompage de l’eau et du fuel vont reprendre. Prélude aux travaux de renflouage. Les interventi­ons se sont déroulées sous l’oeil de nombreux badauds, massés sur les quais et maintenus à distance, sécurité oblige. Battant pavillon maltais, le Lalibela avait été construit en 1972 et réhabilité en 2013. Bateau de luxe, il était proposé à la location.

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(DR) Hier, en début de soirée, la coque a fini par toucher le fond. Les opérations de pompage de l’eau et du fuel sont prévues aujourd’hui.
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(Photo E. O.) Plus de  sapeurs-pompiers mobilisés.

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