Vacciner massivement les jeunes contre le papillomavirus Prévention
Des professionnels varois se mobilisent pour que le public prenne conscience de la nécessité de protéger les jeunes – filles et garçons – contre ce virus à l’origine de cancers
Ils sont ORL, oncologue, infectiologue ou encore virologue et ils parlent d’une même voix(1). Le message qu’ils entendent faire passer est simple : il faut vacciner les filles et les garçons ados contre le papillomavirus (HPV). Une nouvelle injection est disponible depuis quelques semaines, le Gardasil 9. « Le précédent vaccin protégeait contre les 4 souches majoritairement cancérogènes. Le Gardasil 9 agit contre 9, soit 99% des souches responsables des condylomes, des cancers du col de l’utérus, etc.», indique le Dr Alain Lafeuillade, chef du service de médecine des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Sainte-Musse de Toulon. Et on le sait car on est capable de détecter et de typer les HPV présents sur une personne. Le Haut Conseil de santé publique a étendu les recommandations vaccinales du Gardasil 9 aux garçons et plus seulement aux filles (lire encadré). « C’est primordial. Car l’homme infecté par un HPV peut le transmettre à une femme lors de rapports sexuels (vaginaux, anaux, fellations). Et vice versa : une femme infectée peut contaminer un homme qui contaminera une autre femme ou un autre homme, et ainsi de suite. Pour stopper l’épidémie, il faut donc enrayer les contaminations. C’est d’autant plus important que l’on s’achemine de manière certaine vers une épidémie de cancers viro-induits : cancers du col de l’utérus bien sûr, mais aussi cancers du canal anal et cancers ORL. Actuellement, 40 % des cancers de la gorge chez les patients reçus au CHITS (Centre Hospitalier Intercommunal Toulon La Seyne-sur-Mer, Ndlr) sont dus à un papillomavirus», alerte le Dr Lafeuillade. La vaccination permettrait de limiter de façon significative le nombre de ces cas. « La vaccination contre le HPV est encore très insuffisante, constate l’infectiologue. Nous souffrons en France d’une défiance injustifiée envers les vaccins. C’est un énorme problème car cela nous expose à des épidémies pourtant évitables. Pourtant, ils ne sont pas dangereux. Les études le prouvent.» Le Cegidd Toulonnais (piloté par le Dr Lafeuillade) et ses antennes varoises entendent communiquer sur ces recommandations dans les mois à venir. Si vous souhaitez vous faire vacciner ou vacciner votre enfant, parlez-en à votre médecin.