Comment Paris Inn Group veut se déployer dans le Sud L’essor
Candidat à la reprise du groupe hôtelier Maranatha (La Pérouse à Nice, l’Hôtel de Mougins et le Dolce Frégate Provence à Bandol), Paris Inn cherche à ancrer sa marque dans le Sud
Après Nîmes et Nice, ils se verraient bien ajouter Mougins, Bandol et Nice encore à leurs programmes d’hôtellerie de luxe. Tombés amoureux de la Côte d’Azur au point d’acheter au Cap d’Antibes à titre personnel et d’acquérir l’Hôtel Boscolo Park à Nice en décembre 2017 avec City Mall Group, Céline et Jean-Bernard Falco tentent une sérieuse accélération de leur implantation dans le sud de la France. Le couple, fondateur de l’assetmanager Paris Inn Group et de la marque de boutiques-hôtels Maison Albar Hotel est candidat à la reprise de Maranatha, quatrième groupe d’hôtellerie français actuellement en redressement judiciaire qui compte parmi ses six établissements historiques l’hôtel La Pérouse à Nice, l’Hôtel de Mougins et le Dolce Frégate Provence à Bandol. Il fait partie de l’offre Alliance, avec les fonds d’investissement Apollo et 123 Investment Managers, et attend avec impatience la décision du tribunal de commerce de Marseille, prévue pour être rendue ce 17 octobre.
L’innovation au service du client
Si Jean-Bernard Falco vient de la banque et de la gestion de patrimoine, Céline, elle, a l’hôtelerie dans le sang depuis quatre générations. Quand ils ont fondé le groupe Paris Inn en 2005, leur ambition était de créer une plateforme commercialisant des chambres d’hôtel autrement. Leur vision du marché : un prix de la nuitée décorrélé de la catégorie d’hôtel, une tarification qui colle à une demande identifiée dans le monde entier. « Aujourd’hui, le client cherche en fonction de ses dates et de ses contraintes et non par standard hôtelier. On pressentait déjà cette tendance en 2005. » L’idée leur a été bénéfique. D’achats-reventes en joint ventures dont une très belle en 2014 avec un groupe sinofrançais qui compte 60 000 collaborateurs, le groupe Paris Inn spécialisé dans le développement, la transformation et la gestion d’hôtels gère aujourd’hui 32 établissements et plus de 2 000 chambres, en France et à l’étranger. En décembre 2017, au dernier classement des sociétés de gestion hôtelière, le groupe pointait à la huitième place. Il ambitionne de devenir troisième avec 119 hôtels, derrière AccorHotels et Louvre Hotels Group, dès cette année.
L’héritage culturel de la France
L’atout gagnant selon lui : un juste équilibre entre innovation permanente et héritage culturel de la France. En 2014, pour aller au bout de ses idées, le couple a créé de toute pièce sa propre marque : Maison Albar Hotel, du nom de famille de Céline. Il en existe désormais trois à Paris (Champs-Elysées, Opéra et Louvre). Un quatrième, en construction, ouvrira en 2019. Tout comme celui de Nîmes au moment de la feria, à qui il rend hommage. « Aujourd’hui, la clientèle a besoin qu’on lui raconte une belle histoire, estime Jean-Bernard Falco. Il faut s’appuyer sur le patrimoine des villes d’implantation et travailler sur le parcours client. Ce qu’on propose, c’est plus qu’une chambre : c’est une expérience à vivre qui correspond le plus possible aux attentes du client, dans toute sa singularité. Les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle, alliées au savoir-faire des équipes formées au métier permettent de connaître de mieux en mieux les clients, pour les attirer et de les fidélser. Les réseaux sociaux sont évidement éminament importants. Quelle conviction le couple a-t-il acquis pour l’avenir de l’hôtellerie : « C’est un travail qualitatif, fait d’innovation et d’excellence à la française », martèle-t-il. Et le chef d’entreprise d’être très attentif à l’Asie : « Les Chinois, qui ne cesseront d’être source de réservations en France, sont très friands d’histoire et d’art, ils aiment la gastronomie et le luxe. Regarder ce qu’ils vont vouloir est essentiel. » L’axe international est aussi au rendez-vous des futures implantations du groupe: Chengdu, la dernière ville chinoise avant le Tibet, et Porto tout prochainement. « On a vocation à vendre l’image de la France à l’international », poursuit-il. Et le concept accroche : le groupe Paris Inn affiche un taux d’occupation de 88 % à un prix moyen de 220 euros la nuit, soit une surperformance de 20 à 30 % chaque année.