« Même en vigilance jaune il y a danger mortel »
Joël Hoffman est directeur adjoint du réseau Vigicrues, qui dépend du Service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations, basé à Toulouse. C’est l’équivalent de Météo France mais pour les inondations. Créé en 2006, il dépend du ministère de la Transition écologique et solidaire.
Le changement climatique est-il responsable de ces pluies intenses ?
Même si on ne peut associer un événement précis au changement climatique, on constate qu’il existe une tendance à une fréquence plus élevée de ce genre de phénomène. Tendance qui apparaît dans les études réalisées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). C’est une tendance que l’on pourra vérifier dans quelques dizaines d’années.
Comment se protéger de ces pluies ? Un des principes de base, c’est le comportement des personnes. Quand il y a une vigilance orange et à plus forte raison, une vigilance rouge sur inondation ou forte pluie, il ne faut pas prendre de risque. Il ne faut pas s’aventurer dans une zone où il y a de l’eau sur la route. Dès qu’il y a - cm d’eau, cela devient dangereux. Beaucoup des victimes sur l’événement en cours ont été surprises dans leur voiture. En vigilance orange, il faut remettre ses déplacements s’ils ne sont pas indispensables. Et en rouge, il ne faut pas se déplacer du tout. Et la vigilance jaune alors ? Il y a aussi danger mortel. Des gens peuvent perdre la vie dans des épisodes de vigilance jaune, dans les secteurs où il y a déjà eu des inondations par exemple. Ou encore, là où il y a des cours d’eau, etc. Il faut travailler sur la capacité d’écoute du citoyen.
Mais comment est-il averti ?
Le rôle du réseau Vigicrues, c’est de produire des avertissements, publiés sur le site vigicrues.gouv.fr, site complémentaire de la vigilance météorologique produite par Météo France. Le public y a accès gratuitement. C’est un système qui donne un avertissement sur un phénomène qui va se produire dans les vingt-quatre heures. Mais l’alerte est toujours sous la responsabilité du préfet. Puis, la chaîne pour prévenir la population se met en place avec les mairies, par exemple. Nous, on ne dit pas aux gens d’évacuer.
Tout le monde peut donc passer à côté de vos avertissements ?
Il faut effectivement aller sur notre site pour se renseigner. Nous menons actuellement des travaux pour que les gens puissent recevoir nos avertissements en cas de changement de couleur de la vigilance ou d’augmentation du niveau de crue. Dans un an, un an et demi, ils pourront s’abonner gratuitement pour être informés.