Lycée Hutinel : ans de transmissions
Ouvert en 1983, l’établissement professionnel qui transmet les savoir-faire dans des domaines de la métallerie ou de l’électricité, fête cette année ses 35 ans. Un anniversaire émouvant
«Quand j’ai fait ma rentrée à Hutinel, en 1983, il n’y avait que les murs : pas de chaises, ni tables, ni armoires ! On a fait les cours parterre jusqu’à fin octobre...» se souvient en rigolant Ramin Nabavi, 52 ans, aujourd’hui chef d’entreprise à la tête de la société Global Electronic à Mougins.
Début... compliqué
L’histoire dit même que le premier proviseur Yves Le Guennec a dû en appeler à notre journal Nice-Matin pour qu’enfin lui soit livré le matériel pédagogique pour fonctionner ! « Il n’y avait pas de conseiller d’éducation, pas de cantine, pas de branchement pour les machines non plus... » a bel et bien confirmé en personne le tout premier proviseur. Ainsi a débuté en 1983 la vie trépidante du lycée professionnel de Cannes la Bocca qui inaugurait en 1985 le premier bac pro de l’académie de Nice ! Il sera baptisé quatre ans plus tard du nom d’un ancien enseignant du lycée Jules Ferry particulièrement apprécié : Alfred Hutinel. Vendredi, le passé a rejoint le présent avec beaucoup d’émotions. Anciens et nouveaux élèves, prof d’hier et d’aujourd’hui et même l’architecte concepteur du bâtiment, Pierre Fauroux, -«à l’écoute, compétent... et têtu» selon le toujours cabotin Yves Le Guennec-, se sont retrouvés pour fêter ses 35 ans. Pour l’occasion, une classe a réalisé une exposition retraçant, coupures de presse à l’appui, les grandes étapes de l’établissement. Le tout musicalement animé par Veronique Dayez, ex-assistante d’éducation d’Hutinel devenue...chanteuse ! Gilles Genot, l’actuel proviseur en poste depuis quatre ans et son adjoint Didier Sandrini, avaient envie de marquer le coup. Pour rappeler le fort ADN du lycée pro aux 412 élèves dont seulement 29 filles. «Ici, la mémoire est très prégnante, les valeurs d’humanité et de solidarité très présentes. Nos missions : offrir des formations à la pointe du besoin des entreprises et accompagner les jeunes au plus prêt. Car la voie professionnelle doit être une voie d’excellence». Si les filières ont évolué - électricité, froid, métallerie, maintenance équipement industriel et plus récemment métiers de la sécurité- , Hutinel a toujours cherché à inoculer sa part d’héritage. Des gestes techniques. Des trésors de savoi- faire. Des valeurs professionnelles. Mais aussi personnelles à des jeunes parfois en perte de repère ou en tout cas de carrière. 35 ans. La maturité. L’avenir leur appartient.