Nice-Matin (Cannes)

Conçu comme la setlist d’un concert

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C’est dans la salle ou il avait répété ses deux dernières tournées chez Warner, en présence d’une trentaine de membres du fan club et d’une cinquantai­ne de journalist­es, que l’on a pu découvrir hier après midi les onze titres de l’album posthume de Johnny Hallyday: « Mon Pays c’est l’amour ». Une écoute au casque, dans la pénombre : « Comme si Johnny était encore là et qu’il nous invite à l’écouter chez lui » décrivait un fan. Beaucoup d’émotion à la sortie : « Il nous a dit adieu » confiait un autre fan les yeux rougis. De fait , enregistré­es entre deux séances de chimiothér­apie, plusieurs chansons semblent évoquer la fin prochaine du chanteur. « Un cas unique dans l’histoire du rock, selon Philippe Manoeuvre. Johnny savait que c’était son dernier disque. Il a tout donné ». « C’est un condensé de sa carrière » analyse un fan. Sur les dix chansons, alignées « comme pour composer la setlist d’un concert avec un interlude au milieu » (Maxime Nucci), il y a des rocks comme dans les années soixante, des chansons plus emphatique­s comme dans les années -, des power ballades, des blues... Deux titres sortent du lot : le premier « J’en parlerai au diable » dans lequel le chanteur prend rendez-vous avec le Malin pour assumer ses erreurs. Et le dernier « Je ne suis qu’un homme », qui sonne comme un aveu d’impuissanc­e face à la mort prochaine. Musicaleme­nt, le disque se situe dans la lignée du précédent, en plus « heavy », avec les guitares très en avant et une ligne directrice rock-blues. Du coté des textes, on regrette quand même beaucoup de facilités. Mais ce qu’on retient surtout de cette écoute rapide, c’est la voix intacte, voire retrouvée de Johnny, qui parait sur ce disque plus vivant que jamais.

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