Nice-Matin (Cannes)

Loris Frasca : « On ne relâche pas la machine »

Licencié à Antibes, le natif de Forbach a été retenu pour les prochains mondiaux avec l’équipe de France de gymnastiqu­e. Il souligne le travail à accomplir pour rester au top niveau

- PROPOS RECUEILLIS PAR VIVIEN SEILLER

Il ne s’arrête jamais ou presque. Seulement quelques jours dans l’année. Pas le choix. C’est la discipline qui veut ça. Licencié à l’OAJLP depuis plusieurs années, le gymnaste Loris Frasca enchaîne les compétitio­ns pour représente­r son club et sa nation. Il y a quelques semaines, le natif de Forbach s’est imposé lors des internatio­naux de France à Paris-Bercy et rejoindra bientôt l’Équipe de France pour les prochains championna­ts du monde prévus au Qatar (Doha) du 25 octobre au 3 novembre. Un calendrier ultracharg­é qui ne laisse que très peu de place au repos. Sa récompense, Loris Frasca la voit à travers les podiums nationaux et internatio­naux. Pas le choix. C’est la discipline qui veut ça…

Champion de France par équipe, médaillé de bronze aux championna­ts d’Europe, vainqueur des internatio­naux de France… Vos derniers mois sont plutôt positifs !

Oui, c’est plutôt pas mal du tout ! [sourire] C’est une bonne ascension. Si on m’avait dit que j’allais atteindre ces trois résultatsl­à je pense que j’aurais rigolé. Je me serais dit : “ça va être très compliqué ” ! Je dois reconnaîtr­e que je n’y croyais pas forcément non plus.

Quelle performanc­e vous rend le plus fier ?

Le championna­t d’Europe [médaille de bronze avec l’Équipe de France en août à Glasgow], on ne s’y attendait pas du tout. On savait qu’il y avait peut-être la possibilit­é de jouer la troisième place mais c’était très compliqué. On a quand même réussi à le faire donc c’était que du bonheur. En plus j’étais le seul français à me qualifier en individuel au saut, j’ai terminé quatrième.

On arrive à savourer ces performanc­es malgré l’enchaîneme­nt des compétitio­ns ?

Sur le moment tu savoures la victoire mais après tu sais que la semaine suivante il faut retourner au charbon pour en ramener encore d’autres. Du coup tu la savoures à moitié. Après la médaille aux championna­ts d’Europe je suis parti dix jours en vacances. ça m’a fait du bien de couper avec tout ça, de voir autre chose. Il y a aussi une coupure à Noël mais c’est seulement troisquatr­e jours.

Vous faites partie de la liste pour les prochains mondiaux, une belle récompense !

Je suis très content de faire partie de cette équipe qui ira au championna­t du monde. Après je ne suis pas vraiment surpris non plus, comme on est deux généralist­es dans l’équipe avec Julien Gobaux on avait un peu plus de chances d’y être. Mais dans ma tête je me suis quand même dit qu’on est à l’abri de rien et qu’il faut travailler à fond pour mériter cette place.

Quel sentiment domine ?

La fierté de représente­r son pays à l’étranger, c’est beaucoup d’émotion.

Comment l’avez-vous appris ?

Le dirigeant t’appelle et te dit que tu as été sélectionn­é pour les championna­ts du monde. Tu te dis : “Ah, c’est cool ! Du coup je vais retourner travailler ! ” C’est un monde de fou ! [sourire]

Vous auriez pu partager ça avec un autre antibois mais Samir Ait Said n’a pas été retenu ()…

Je suis déçu. L’année dernière on était parti ensemble aux mondiaux à Montréal, ça aurait été bien de refaire la même chose. On aurait été soudé, on fait partie de la même équipe, on se connaît bien… J’ai été un peu surpris mais c’est compliqué parce qu’on ne décide pas vraiment. Je me focalise sur mon travail perso, la sélection appartient au staff. Vous faites un sport individuel mais il y a un vrai échange sur ces compétitio­ns ! C’est ça, il y a vraiment une grosse cohésion d’équipe. C’est compliqué d’avancer tout seul, surtout sur un championna­t du monde par équipe. Si chacun avance de façon individual­iste c’est compliqué. Ce qu’il s’est passé à Glasgow [championna­ts d’Europe] c’était vraiment le signe d’une équipe unie, solide. C’est ça qui nous a fait faire une superbe compétitio­n.

Vous visez le titre aux mondiaux ?

En individuel j’aimerais bien faire une finale sur le concours général et une finale au saut. En équipe on vise un top . Il y a la Chine, le Japon, la Russie, les États-Unis, l’Angleterre, la Suisse et j’en passe. Ce sera compliqué d’être dans le top  voire même impossible mais le top  est faisable.

Il y a bientôt le retour du Top  () avec l’OAJLP…

Le  novembre, à domicile en plus. On va aller chercher un e titre. On ne relâche pas vraiment la machine en fait, elle est tout le temps en marche. C’est dans la tête que tout se passe, il ne faut pas se dire que tout est déjà acquis.

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(Photo Sébastien Botella)

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