Sur la place, une épicerie solidaire
L’espace Saint-Jean est généralement connu pour sa boulangerie ou son tabacpresse. Ce n’est pas pour rien que Sofia Hirsh a ouvert son épicerie solidaire dans cette zone active du quartier. Cette ancienne infirmière libérale change de vie en . « Je voulais aider les gens mais autrement » explique-t-elle. Avec un peu de bonne volonté et d’huile de coude, Rayons d’espoir était né. Sofia Hirsh avait une seule exigence : « Je voulais que nous ayons les mêmes horaires qu’un magasin classique. C’est déjà compliqué pour les gens de faire le premier pas, alors s’il faut, en plus, attendre devant la porte… » Les commerçants du quartier jouent le jeu, les habitants aussi, et les dons sont nombreux. Une activité florissante qui a, pour Sofia, une saveur mêlant douceur et amertume : « On est heureux d’aider mais on s’attriste de voir de plus
en plus de gens en avoir besoin. » Si l’épicerie avait pour but premier d’aider les petites retraites, la clientèle est aujourd’hui bien diversifiée. « Comme on ne dépend de personne on fait ce qu’on veut. On demande juste que les gens soient non imposables. Chaque année il y a une inscription. On demande une feuille d’imposition, une carte d’identité et euros d’adhésion. » Pour financer une partie de son loyer, Sofia a eu l’idée de créer une section vêtements. Ouverte à tous, adhérents ou non, elle est bien achalandée et idéalement placée : devant la vitrine. « Les gens qui mangent autour de la place viennent souvent faire un tour » se réjouit la gérante. Ici, on ne jette rien. Tout est recyclé en compost ou pour l’alimentation animale. Un cercle vertueux en somme. Le matin, une équipe de bénévoles trie les produits. L’association emploie une dizaine de bénévoles, à raison de trois ou quatre par jour. Il ne reste plus à l’association qu’à trouver de quoi s’équiper davantage : « On aurait besoin d’un grand camion frigorifique pour ramener la marchandise. On la ramène avec des glacières mais ce n’est plus suffisant. »