Nice-Matin (Cannes)

Lorànt Deutsch : « J’ai toute l’éternité pour me reposer »

Infatigabl­e. En plus de la sortie de son livre, le comédien sera au Théâtre de Grasse, demain et vendredi 19 octobre, avec Terminus, une pièce retraçant la fin de vie de Georges Feydeau

- PROPOS RECUEILLIS PAR CLAIRE CAMARASA ccamarasa@nicematin.fr

Débordant d’énergie, parlant à 100 à l’heure, Lorànt Deutsch est à fond dans tout ce qu’il entreprend. Après avoir joué dans Le système, une pièce d’Antoine Rault, il revient sur les planches avec Terminus ,du même auteur. Une pièce dont le sujet central est Georges Feydeau, maître dans l’art du vaudeville. Terminus est aussi une création qui a vu le jour au Centre national de création d’Orléans. La pièce a d’ailleurs été jouée pour la première fois à Orléans, il y a quelques jours.

C’est le tout début de la tournée. Comment se sont passées les premières dates ?

On a eu de très bons retours du public à Orléans où nous avons joué plusieurs représenta­tions. Ce qu’il y a de magique avec une création, c’est que tout est inédit, neuf.

Il est difficile de savoir comment le public va réagir avec une création. C’est quelque chose qui vous inquiète ?

Avec une création, il est impossible de se cacher derrière un Shakespear­e ou un Molière. Il y a une part de risque, comme un funambule qui avancerait sans filet. Mais c’est un plaisir pour moi d’accompagne­r des auteurs vivants dans leurs créations.

Quelle est l’histoire de cette pièce, écrite par Antoine Rault ?

Terminus aborde la fin de vie de Georges Feydeau. On connaît son oeuvre mais pas le personnage. C’est un homme qui a fini malheureux et dans la misère. Une vraie descente aux enfers. Il n’était pas vraiment à sa place. C’est une pièce qui parle aussi de la folie. Feydeau imaginait des personnage­s hors norme et on comprend mieux d’où lui venaient ses idées. Car tout ça était en fait dans sa vie. On est dans la tête de Feydeau. Son théâtre est noir, presque indigeste.

Quel rôle jouez-vous dans la pièce ?

Je joue plusieurs personnage­s. Il y a notamment un médecin tortionnai­re. Feydeau était malade mental, la psychanaly­se arrivait à peine. À cette époque-là, on enfermait les fous pour qu’ils ne nuisent pas à leur entourage. Il y avait une dimension très hygiénique à la folie. Je joue également le père de Feydeau, ou encore un serviteur de Napoléon III. En tout, il y a quatre ou cinq personnage­s. Je m’amuse à prendre des accents, c’est comme une partition.

Le spectacle sera l’occasion de dédicacer votre dernier livre, Romanesque ,qui sort demain. Vous ne vous arrêtez jamais ?

J’ai toute l’éternité pour me reposer. C’est mon e livre, c’est un peu comme les Mousquetai­res, c’est mon d’Artagnan. C’est l’ouvrage dont je suis le plus fier.

Du cinéma, du théâtre, des livres... Vous êtes partout.

Et je suis en train de me lancer sur les réseaux sociaux ! L’idée est de raconter une ville de France à fond la caisse. En cinq étapes, comme les quartiers d’une pomme. Et surtout, en courant. Ça s’appelle À toute berzingue. C’est un moyen simple et rapide de connaître les villes.

Comment choisissez-vous les villes ?

J’ai besoin de connaître une ville pour en parler. J’ai déjà fait Orléans. Je vais tourner à Nice prochainem­ent. C’est une ville dans laquelle j’ai habité quelques mois.

Accompagne­r des auteurs vivants dans leurs créations ”

 ?? (Photo Cyrille Valroff) ?? Avant Grasse, Terminus a été joué pour la première fois à Orléans, il y a quelques jours.
(Photo Cyrille Valroff) Avant Grasse, Terminus a été joué pour la première fois à Orléans, il y a quelques jours.

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