Christophe Castaner, ce Varois prêt pour Beauvau
Christophe Castaner, ministre de l’intérieur! Il n’a pas caché son jeu l’animal, derrière cette barbe hérisson, genre «flic de la BAC». Beauvau, il en rêvait dit-on! Il est né à Ollioules le 3 janvier 1966. Sa famille vivait à Saint-Mandrier, où son père, militaire, était stationné. Un père dur, qui a fait la guerre d’Indochine puis la guerre d’Algérie. Entre eux, les rapports sont houleux. A 17 ans, il préfère les nuits blanches autour des tables de poker mais obtient son bac en candidat libre. A Aix, il fait des études de droit pour devenir juriste d’affaires internationales. Il obtient en même temps, un diplôme en sciences pénales et criminologie. La médecine légale et les cours de psychiatrie criminelle c’était «par curiosité intellectuelle», confie-t-il à Nice-Matin en 2015, à quelques mois des élections régionales. Il conduit la liste socialiste en Provence-Alpes-Côte d’Azur, pour succéder à Michel Vauzelle, président d’une Région à gauche pendant dixsept ans. Cette gauche qui titube sous l’impopularité du président François Hollande, qui croit encore en son ministre de l’Économie, Emmanuel Macron. Christophe Castaner sait que le combat est perdu d’avance. Effectivement, Marion Maréchal-Le Pen arrive en tête au premier tour. Il se désiste au deuxième, au profit de la liste menée par le maire de Nice, Christian Estrosi.
Macron sa bonne étoile
On est en décembre 2015. Il entre en hibernation, dans sa petite ville de Forcalquier dans les Alpes-de-HauteProvence, dont il est maire. Il garde la tête froide des joueurs de poker, et croit en sa bonne étoile. Ce sera Emmanuel Macron. Ils ont travaillé ensemble sur la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques. Christophe Castaner va miser sur celui auquel personne ne croit. Il rejoint le mouvement En Marche en 2016; Macron élu président en mai 2017, il devient le porte-parole du gouvernement; six mois plus tard, il est secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement, et prend la tête de La République en marche. 2018, le voilà premier flic de France. Il a eu la patience affûtée d’un chat qui sait que le bon moment arrive toujours – en l’occurrence la démission de Gérard Collomb. Et qui, pour l’emporter, a peut-être sorti les griffes en menaçant de démissionner!