Nice-Matin (Cannes)

Aude : « Des paysages dévastés, des habitants sous le choc »

Une colonne de la Protection civile des Alpes-Maritimes a rejoint hier dès l’aube les sinistrés des inondation­s de l’Aude. Même spectacle de désolation qu’en 2015 dans le départemen­t

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Patiemment, ils ont exhumé de la boue et nettoyé les photos de famille de la vieille dame. Face au choc psychologi­que ressenti par les victimes des inondation­s de l’Aude, le geste n’a rien de dérisoire. «Les secouriste­s sont très attentifs à ça, un instrument de

musique, une photo», commente Jérémy Crunchant, bénévole de la protection civile des Alpes-Maritimes et cadre opérationn­el départemen­tal. La solidarité s’organise autour des sinistrés de l’Aude. Une colonne a pris la route hier à l’aube depuis les Alpes-Maritimes. Six secouriste­s, deux véhicules et une structure d’hébergemen­t d’urgence de 150 couchages ont été engagés pour une mission de soutien à la population. À leur arrivée, sous une pluie fine, les Azuréens ont été envoyés dans le village de Saint-Hilaire, à 26 kilomètres de Carcassonn­e. Jérémy Crunchant a connu les inondation­s d’octobre 2015 dans les Alpes-Maritimes. « C’est le même paysage, la même désolation, c’est lunaire », témoigne-t-il. L’odeur de fioul, tenace, la boue partout, immonde, collante. « Le village ne compte que 450 habitants, mais 150 maisons ont été dévastées. Nous venons de sortir de l’une d’elles, l’eau est montée jusqu’à 1,20 mètre. » La colonne azuréenne, mobilisée parmi les 250 bénévoles actifs du départemen­t, est venue renforcer les moyens nationaux de la Protection Civile. Très vite, hier matin, les six volontaire­s se sont mis au déblaiemen­t, au pompage. Face à eux, des sinistrés hagards, soulagés de voir arriver des bras pour les aider. Des bras, mais aussi de la compassion. « L’accueil est chaleureux, ils ont besoin d’aide pour nettoyer mais, très vite, dès qu’ils parlent, on sent que le soutien sociopsych­ologique est urgent. Ils sont sous le choc. » Un agent de la métropole, un hospitalie­r, un étudiant au lycée Carnot à Cannes : les profils sont très variés. Mis en pré alerte par la protection civile, ils ont tout abandonné sur le champ pour partir. À Saint-Hilaire, il n’y a a priori pas eu de victimes. Les bénévoles doivent rester 48 heures, puis seront relayés par d’autres volontaire­s du départemen­t. La solidarité azuréenne est en marche.

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(Photos Protection civile Alpes-Maritimes) Les bénévoles azuréens à l’oeuvre hier, à l’image de Jérémy Crunchant.
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