La famille réclame justice
UN CANNETTAN ASSASSINÉ AU BRÉSIL
Son fils, Cédric Vacherié, 33 ans, a été assassiné au Brésil. Retrouvé mort devant sa maison de Paraty le 13 juillet dernier, exécuté d’une balle dans la tête. Depuis, un voisin, pasteur évangéliste, a accusé son propre fils du meurtre, rapporte-t-elle, informée par son avocat sur place. L’homme est actuellement recherché par la police locale. Martine Jaurgoyhen attend que les autorités françaises interviennent pour que, là-bas, justice soit faite. Parce que la vie de son enfant a été volée. Une vie d’homme et d’artiste, brisée au moment où son rêve prenait forme non loin de Rio de Janeiro, sur des terres où il avait pu s’installer et se forger une notoriété croissante. Pour faire entendre sa voix, elle vient de lancer une association et invite les voisins, les amis, le public à la rejoindre. Interview.
Dans quel état d’esprit êtesvous ?
Je suis dans un état de haine profonde. Je connaissais ces gens qui ont tué Cédric. Je les ai connus en décembre quand on a été passer un mois là-bas. Le père faisait le jardin de Cédric, et le fils la maçonnerie. Je leur avais fait des confitures pour Noël. C’étaient ses voisins. Mais avant que je parte, Cédric m’a dit : “Je fume de l’herbe, je suis homo, et j’étudie le Candomblé. Un jour, dans leur tête, ça va péter.”
Pourquoi ces propos ?
Ils étaient évangélistes. Les évangélistes sont contre tout ça : l’homosexualité, l’alcool… Après, Cédric a
‘‘ commencé à clôturer ses terrains. Ça a créé un conflit avec le pasteur qui y mettait ses bêtes. Plus tard, on s’est aperçu que le pasteur gérait toute une communauté évangéliste à Bara Grande, à kilomètres de là, et que les gens avaient peur de lui. Puis ma nièce qui habite làbas aussi a vu Cédric le mercredi, juste avant sa mort. Le pasteur et son fils étaient encore sur ses terres. Mon fils a dit : “Ce n’est pas vrai ! Ils sont encore là”. C’est juste après qu’il a dû se faire tuer.
La police brésilienne les a arrêtés ?
Ils se sont enfuis de chez eux. La police a retrouvé le pasteur à kilomètres de Paraty et il a chargé son fils du meurtre. Mais pour moi, il est complice. Un mandat d’arrêt a été lancé mais on a dû payer, sur demande de notre avocat brésilien, pour faire les affiches de recherche, parce que la police sur place n’a aucun moyen.
Pourquoi créer une association aujourd’hui ?
Je veux réunir le maximum de personnes pour faire bouger les autorités françaises. Pour l’instant, on se sent abandonné. La police française n’est au courant de rien. C’est nous qui lui donnons des informations à partir du travail de notre avocat brésilien. Un policier de Paris, qui m’avait auditionné, m’a dit : “La France n’a pas les moyens de financer le déplacement depuis Brasilia jusqu’à Paraty…”
Qu’avez-vous envie de dire aux responsables de l’État Français ?
On se sent seuls avec mon autre fils Fred. Mais ce qui est sûr, c’est que je n’arrêterai jamais, tant que justice n’aura pas été rendue. Je ne pourrai me remettre à avancer que lorsque les meurtriers seront punis à la hauteur de leur crime.
Fred, le frère de Cédric, prend la parole...
Mon frère était français. Il avait des droits. On demande qu’une personne soit affectée là-bas pour faire bouger les choses. Les meurtriers sont identifiés. Maintenant il faut que justice se fasse.
La police française n’est au courant de rien ”