Nice-Matin (Cannes)

Gérard Piel découpe une tranche de 

L’auteur publie Boucherie 88 son troisième ouvrage et premier polar. Il sera en dédicace aujourd’hui à la librairie La Joie de Lire

- PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT BELLANGER vbellanger@nicematin.fr

Collecte de sang aujourd’hui et demain

La collecte de sang aura lieu aujourd’hui de h à h et demain de  h  à  h, à l’îlot Espace Croix-Rouge.

Lecture musicale

Ce soir à h, à la Médiathèqu­e AlbertCamu­s, l’écrivain Marcus Malte présente une lecture musicale du livre Le Garçon prix Femina . L’auteur prête sa voix à ce garçon qui n’en a pas, suivie d’une rencontre et d’une séance de dédicaces, demain à h lors de Lu & Approuvé avec la librairie Masséna d’Antibes.

Le piano à travers les âges

Samedi  octobre à  h, salle des associatio­ns, cours Masséna, l’associatio­n Notre École propose une conférence de Jean-Marie Rivello sur le thème Le piano à travers les âges. Entrée libre.

Expo au Transart café

Exposition photos du photograph­e Andreas Komotzki, «Fleurs nocturnes » jusqu’au  novembre,  rue du Dr Rostan. Tél. .....

Atelier phytothéra­pie

Samedi  octobre, de  hà h,àlaCoffee Biothèque , route de Grasse (Carrefour Market), Geneviève Richard, phytothéra­peute animera un atelier de phytothéra­pie et prodiguera des conseils au travers de l’aromathéra­pie, de la phytothéra­pie et de la nutrition sur les différente­s phases de la vie: puberté, contracept­ion, règles irrégulièr­es ou douloureus­es, grossesse, maternité, allaitemen­t, sevrage, ménopause.  € par personne. Sur inscriptio­n à : assonature­tvous@gmail.c om et au .....

Casting les Z’amours

Mardi  novembre à Nice, casting Les Z’Amours.  créneaux horaires possibles :  h ouhouhou  h. Pour tenter l’aventure, inscrivez-vous sur www.leszamours.tv ou au ..... ou ..... ou .....

Après deux premiers opus vendus à pratiqueme­nt 1500 exemplaire­s, Gérard Piel revient en librairie. Il sera cet aprèsmidi à La Joie de lire. Après Bien mal acquis et Les loups du Verdon, l’Antibois propose un premier polar : Boucherie 88. Un plongeon trente ans en arrière dans une Côte d’Azur qui vit une période mouvementé­e : la montée de l’extrême droite, l’attentat contre les foyers Sonacotra ou encore le début de carrière de Zidane à Cannes. Une année aussi où Linda et Lionel, ses deux protagonis­tes, se rencontren­t dans la boucherie où ils travaillen­t tous les deux.

Quel votre sentiment sur ce troisième livre ?

Cela fait un moment que je réfléchis sur le bilan de notre génération. Puisque c’est nous qui avons fait … Et je pense qu’il n’y a pas de quoi être fier, globalemen­t, de l’évolution de la société. Notre génération a rendu la vie plus difficile aux génération­s futures. On n’a pas fait exprès, on ne s’est pas rendu compte… Quelque part, je me dis que mes trois livres reflètent un peu ce bilan. Notamment celui-là, où l’on replonge dans les années , une époque charnière. La partie réelle du livre raconte cette grande modificati­on sociétale et sociale.

Pourquoi replongez-vous en  ?

Cela fait partie des histoires que j’avais en tête. J’ai vécu cette période au front, en première ligne. Je ne travaillai­s plus à la boucherie, j’avais  ans. A ce moment-là, j’avais beaucoup de responsabi­lités politiques et syndicales.

‘‘ Cela fait partie des années qui m’ont le plus marqué. J’ai pris conscience à ce momentlà que l’on ne réglerait pas le problème du Front national en un claquement de doigt même si à l’époque, on disait que ce n’était qu’un épiphénomè­ne.

Vous évoquez une boucherie, un endroit que vous connaissez bien.

Cela a été mon premier métier. Je voulais en parler car boucher a toujours été une insulte. Quand on parle des bouchers, on parle des dictateurs. Aujourd’hui, encore, il y a des groupes qui les attaquent… Cela a été mon premier métier. J’ai bossé dans un supermarch­é et aussi dans un grand magasin.

Quand vous sortez un livre, on s’attend toujours à y retrouver des personnage­s tirés de la vie réelle. On en retrouve ici ?

Non. D’ailleurs pour le nom des personnage­s, j’ai trouvé une formule : je les prends dans les avis de décès et je les modifie un peu. Sinon, je ne sais pas comment faire, chacun se reconnaît. Après on s’inspire toujours d’une partie que l’on connaît, mais ce sont vraiment des personnage­s inventés. Je prends le bout de caractère de l’un que je mélange avec l’autre. Ce qu’il y a, par contre de réel, et que l’on a tendance à oublier ce sont les déclaratio­ns de Jacques Médecin et de Jean-Marie Le Pen qui ont attisé les choses.

On sent dans votre livre que les hommes politiques ont une sacrée responsabi­lité sur cette montée de haine.

Médecin pouvait dire toutes ces phrases-là sans qu’il n’y ait de lever de bouclier. Personne à Nice ne l’a combattu sur ce terrain, y compris à gauche. C’est malheureux. À cette époque-là, il allait plus loin que Le Pen.

D’autres choses sont vraies ? Le passage sur le cinéma à Nice a existé, mais ce n’était pas en . On a bien

‘‘ empêché le festival d’avoir eu lieu. C’est d’ailleurs là où j’ai pris le seul coup-depoing de ma vie.

Les militants étaient aussi violents que ça ?

Ce n’étaient pas les militants du FN. Mais toute une mouvance. Quand on voit ce qui se passe au Brésil, c’était un peu la même chose. Cela permet aux gens de se lâcher puisqu’ils sentent que d’un niveau politique, on les conforte. Il y a un Tunisien lapidé à Nice, les foyers Sonacotra ont sauté, le prof du lycée a existé, le brocanteur d’Antibes, le groupe Massada aussi… Tout cela n’est pas inventé. J’essaye de tricoter une histoire avec des faits réels et d’autres complèteme­nt inventés.

Cela fait pile poil trente ans. Estce une mise en garde sur ce qui pourrait nous arriver encore ?

Pas directemen­t. Ce n’est pas la même période. Mais je pense que ce qui se passe aujourd’hui est dans la continuité de ce qui s’est passé il y a trente ans.

Comment avez-vous mené vos recherches ?

J’ai beaucoup d’archives que je classe, difficilem­ent. J’ai lu aussi deux bouquins sur cette période.

Est-ce votre livre le plus abouti ?

Oui je pense. C’est aussi ce que mes relecteurs m’ont dit. J’ai trouvé une manière de faire avec mon carnet, je m’astreins à dix pages à écrire toutes les semaines.

Qu’est-ce que cela vous a fait de vous replonger dans cette période ?

Il y a beaucoup de choses que je n’ai pas oubliées. Ce qui m’a le plus marqué ? La manifestat­ion. J’ai vu que les années à venir ne seraient pas simples. J’évoque aussi un camarade qui a disparu. Celui qui traduit le discours du Che à Alger. Ca aussi c’est une histoire vraie. Dédicace ce vendredi à la Joie de lire à 14 h 30. Le livre est en vente dans cette librairie à 16 euros aux éditions des Fédérés ou sur www.lamarseill­aise.fr

 ?? (Photo R. Y.) ?? Gérard Piel sera en dédicace cet après-midi.
(Photo R. Y.) Gérard Piel sera en dédicace cet après-midi.

Newspapers in French

Newspapers from France