Nice-Matin (Cannes)

JUSTICE  mois de prison pour le conjoint violent

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Le visage tuméfié, elle peine à ouvrir les yeux. Devant le tribunal correction­nel de Grasse, elle s’exprime d’une voix calme et douce : « Je ne veux pas que nos familles aient des ennuis. Je ne me porte pas partie civile. » Pourtant le 13 octobre dernier, au Cannet, son compagnon, un Algérien de 37 ans avec lequel elle entretien une liaison depuis 5 ans, l’a battue à coups de pieds et de poings alors qu’elle était à terre.

La peur au ventre

Le rapport du médecin signale de nombreuses ecchymoses, yeux tuméfiés, érosions diverses, ce qui lui vaudra 3 jours d’ITT. Ce n’était pas la première fois. En décembre dernier elle avait déposé une main courante pour des faits similaires. Cette fois, ce sont des témoins qui sont intervenus ayant remarqué la scène de violence qui se passait en pleine rue à bord d’un break, conduit sans permis par concubin ivre. En comparutio­n immédiate l’homme s’excuse, demande pardon, se désole. « J’avais bu six à sept vodkas, je lui ai mis la main sur la bouche, je reconnais les faits, c’est pas normal de faire ça. » La victime indique : « j’ai du aussi un peu le provoquer, je ne veux pas qu’il aille en prison. » Ce qui fait dire au président : « Vous rendez-vous compte que vous laissez entendre que vous avez eu ce que vous méritiez ? Pensez-vous que tout cela est bien normal ? » Elle aurait déjà subi des pressions psychologi­ques l’empêchant de porter plainte avec la peur de représaill­es. Déjà son véhicule personnel avait été dégradé, elle avait dû quitter son emploi et se retrouve avec un crédit à la consommati­on contracté par le prévenu. « Vous avez aussi très peur de lui » reprend le procureur de la République. L’homme écoute sans broncher. Diplômé d’études supérieure­s, son casier judiciaire est vierge. Le contexte familial pour les deux amants est d’ailleurs dramatique autant pour l’un que pour l’autre.

Des familles éprouvées

Elle a vu sa mère mourir lors de l’attentat du 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice. « C’était le pilier de notre famille, tout s’en est trouvé bouleversé » dit-elle. Lui a repris l’entreprise de BTP de son père suite à son AVC. Ces épreuves familiales, vécues des deux côtés, auraient nourri une situation chaotique, avec des violences

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(Photo doc NM)

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