Au volant du SUV à hydrogène
Hyundai Nexo, le SUV côté pile Convaincu des vertus de l’hydrogène, Hyundai lance sa deuxième voiture de série à pile à combustible. Une alternative à l’électrique « classique »
En matière d’énergie, Hyundai a choisi de ne pas choisir. Au sein de la gamme du Coréen, on trouve de l’essence, bien sûr, du diesel (encore...), du « mild hybrid », de l’hybride « normal » ou rechargeable, du 100% électrique et enfin de l’hydrogène. Pionnier en la matière, Hyundai a commercialisé ces dernières années une version à hydrogène de son ix35 qui fait notamment le bonheur d’une soixantaine de chauffeurs de taxis parisiens. Pour remplacer ce modèle vendu au compte-gouttes, Hyundai est parti d’une feuille blanche. Le SUV Nexo, qui n’aura pas de déclinaison thermique, embarque des composants (pile à combustible, réservoirs d’hydrogène, batteries) développés par le constructeur lui-même. Avec ses lignes futuristes et ses faux airs de DS7 Crossback, ce SUV premium ne passe pas inaperçu. Capot levé, on découvre la vraie spécificité de l’engin : sa pile à combustible qui produit sa propre électricité à partir de l’hydrogène stocké dans trois réservoirs. Cette répartition permet de conserver un volume de coffre correct (461 l), en accord avec la vocation familiale de ce SUV de 4,67 m. Bien présenté et richement équipé, le Nexo embarque notamment un système d’assistance au stationnement qui permet, clé à la main, de regarder de l’extérieur sa voiture se garer toute seule à la manière d’une auto radiocommandée. Bluffant. Plaisant à regarder, agréable à mener en dépit d’un poids coquet (près de 1,9 t pour 163 ch) qui se fait sentir à l’accélération, le Hyundai Nexo se conduit comme une voiture électrique.
km d’autonomie
Seule différence, de taille : une autonomie record de 666 kilomètres et une absence totale de temps de charge, le plein d’hydrogène étant plié en moins de cinq minutes...à condition de trouver une pompe. C’est bien pour cette raison que les trois modèles à hydrogène du marché (Honda Clarity, Toyota Mirai et Hyundai Nexo) sont condamnés pour l’instant à une diffusion confidentielle (flottes, taxis, collectivités...). Autres inconvénients : le prix encore élevé du kilo d’hydrogène (12 €, soit un plein à 60 € environ) et un tarif élitiste (72.000 €, bonus de 6.000 € non déduit). Dès lors, Hyundai a-t-il raison de croire au potentiel de ce type d’énergie ? « Il y aura de la place pour toutes les techniques, assure le directeur général de Hyundai France, Lionel French Keogh. L’hydrogène sera particulièrement intéressant pour les gros rouleurs qui ne peuvent pas perdre des heures à recharger un véhicule électrique à batteries ». Le diesel du XXIe siècle, en somme.