Nice-Matin (Cannes)

Premier jour du reste de sa vie

Intronisé en début de semaine, Thierry Henry débute officielle­ment sa carrière d’entraîneur, ce soir, à Strasbourg où Monaco - 18e - doit déjà réagir pour le grand baptême de « Titi »

- MATHIEU FAURE

On peut afficher 41 ans, avoir tout gagné sur un terrain de football et faire d’un match à Strasbourg un grand saut dans l’inconnu. Thierry Henry, meilleur buteur de l’histoire des Bleus (51 caramels), va donc découvrir la sensation d’entraîner une équipe de Ligue 1 et, par la même occasion, s’exposer un peu. «Je vais apprendre à me connaître aussi sur certaines réactions. Je ne sais pas lesquelles je vais avoir, lance le nouveau coach de l’ASM. J’ai vu des entraîneur­s de très grande qualité avoir des réactions bizarres sur le banc. Je ne peux pas vous dire ce que ce sera pour moi. Je vais regarder les images après le match, vous allez aussi montrer les images de certaines de mes réactions, je les verrai. L’équipe sur le terrain regarde un peu ce que le coach fait et cela peut avoir un impact. »

« Retrouver une certaine joie »

Quelque part, retrouver Thierry Henry sur le banc de l’AS Monaco pour y débuter une nouvelle carrière, ça a du sens. Claude Puel et Didier Deschamps ont commencé dans le métier ainsi. Etre coach, c’est avant tout franchir des étapes : «Iln’y a pas de stress, il n’y a pas d’impatience non plus, plutôt une envie de débuter, poursuit Henry. J’ai passé tous mes diplômes d’entraîneur. J’ai ramassé les maillots dans les vestiaires des équipes de jeunes d’Arsenal. J’ai installé les buts, placé les plots en sélection belge. Il fallait en passer par là. » Ce que Thierry Henry avait moins prévu, sans doute, c’est d’arriver en cours de saison sur le banc d’une équipe en si mauvaise position. Sa première mission est là : redresser l’ASM et sortir de cette très mauvaise passe : « Il faut sécuriser les joueurs, retrouver une certaine joie, un équilibre et éviter de prendre des buts. Ce dont l’équipe a besoin maintenant n’est pas ce dont elle aura besoin dans deux mois. » D’autant que le coach néophyte va devoir composer sans ses deux gardiens (Subasic, Benaglio), la plupart de ses défenseurs centraux (Raggi, Jemerson, N’Doram) et Rony Lopes. C’est beaucoup pour aborder un premier match à la sortie d’une trêve internatio­nale qui plus est.

Laurey : « On joue Monaco, pas Henry »

Mais l’élan positif qui souffle sur le Rocher depuis l’intronisat­ion de l’ancienne gloire locale peut permettre, sur un match, de tout gommer. A Strasbourg, en revanche, on accueille la venue de Thierry Henry autrement. Avec son franc-parler légendaire, le coach Thierry Laurey s’est exprimé sur le sujet : « Je m’en fous royalement. On joue Monaco, pas Henry. Il faut être honnête, en termes de com’, j’ai rarement vu ça mais sur le terrain, ce seront ses joueurs, pas lui. Même sans lui, on se préparerai­t avec des inquiétude­s, parce que c’est une

équipe qui a beaucoup de qualités. Notre seul souci, c’est qu’on ne sait pas dans quel système ils joueront. L’organisati­on, l’animation, il y aura beaucoup de nouveautés. C’est pas le travail de Henry qui me pose problème, c’est la prise de conscience des joueurs de l’ASM.» Chez Thierry Henry, le travail se fera en deux temps. D’abord prendre des points sans la manière. Puis, mettre en place sa touche personnell­e. Et là, ses références donnent envie de le voir à l’oeuvre sur le long terme : « Beaucoup de gens m’ont inspiré en France, tels que Arribas, Suaudeau et Denoueix. Ils aimaient et respiraien­t le foot. » En attendant, Henry débute sa carrière d’entraîneur ce soir, 20 heures, à Strasbourg. En soi, c’est un événement. C’est d’ores et déjà le premier jour du reste de sa vie.

 ?? (Photo Jean-Fraçois Ottonello) ?? Ce soir, sur la pelouse de la Meinau, la nouvelle vie de Thierry Henry débute.
(Photo Jean-Fraçois Ottonello) Ce soir, sur la pelouse de la Meinau, la nouvelle vie de Thierry Henry débute.

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