Avec les casques bleus varois au Sud Liban
Créée en 1978, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) fête ses quarante ans cette année. Quarante ans au service de la paix dans une région du monde les plus instables : le Moyen-Orient. Quarante ans au cours desquels les casques bleus fr
Maintenir la paix passe aussi par la bataille des coeurs et des esprits. Un concept cher au général Joseph Gallieni, ancien de l’infanterie de Marine, et son disciple Hubert Lyautey. Plus de 150 ans après la disparition de leurs illustres aînés, les marsouins du 21e Régiment d’infanterie de Marine de Fréjus n’ont rien oublié des leçons du passé. Et si leur mission de maintien de la paix au Liban n’a rien d’une guerre coloniale, les casques bleus varois ne manquent pas d’agir au profit de la population civile et des infrastructures du pays. Au tout début du mois d’octobre, ils viennent ainsi d’inaugurer un préau dans l’école publique d’Houla, village sous influence du mouvement Amal, très majoritairement chiite, situé tout proche de la frontière avec Israël. Une zone par nature sensible. Pour preuve ces missiles et canons hors d’usage disposés sur le bord des routes et ostensiblement pointés vers l’ennemi du sud. Non sans humour, certains soldats français ont d’ailleurs rebaptisé la commune « Houlala ». Si elle symbolise l’amitié historique qui lie la France et le Liban, la construction de ce préau est tout sauf désintéressée. « Ça favorise l’acceptation de la force dans son environnement. En participant à ce type d’opération, on protège la force et on montre que le soldat français n’est pas qu’un militaire qui patrouille en blindé », déclare le capitaine Benoît, responsable des Cimic au sein de
(1) l’opération Daman, la contribution française à la Finul. Même si le budget (quelques dizaines de milliers d’euros par an) alloué à ces actions civilo-militaires est à la baisse, les Libanais du sud, dont le territoire a été détruit à 80 % à l’été 2006, apprécient visiblement l’aide de l’armée française. Et en redemandent. Outre les remerciements un rien convenus, Ziad Ghanawi, vice-président de la communauté de communes d’Houla, réclame « plus de soutien pour l’apprentissage du français, sous formes de livres ou de séjours linguistiques ». Face aux assauts de l’anglais, la langue de Molière a reculé ces dernières années mais semble amorcer un sursaut. Ainsi, l’école publique d’Houla compte trois classes de français lors de cette rentrée, contre zéro l’an dernier. Quant au concours de la francophonie, il rencontre de plus en plus de succès. Ce qui fait dire au capitaine Benoît: « L’armée française porte la francophonie au Liban. »