Nice-Matin (Cannes)

Français et Libanais, frères d’armes

-

Dans un coin du camp 9-1 à Dayr Kifa, la base principale des militaires français au Sud Liban, un village de combat a été aménagé avec de vieux conteneurs. En cette matinée de début octobre, une dizaine de casques bleus, le fusil d’assaut prêt à tirer, investit les lieux. À leurs côtés, un homme ne porte pas le même uniforme : c’est « Toto », maître-chien au sein de la Protection Unit, embryon des forces spéciales libanaises. Depuis 2006 et la fin des hostilités entre le Hezbollah et Israël, l’armée française, qui contribue sans interrupti­on à la Finul depuis quarante ans, s’entraîne régulièrem­ent avec les Forces armées libanaises (FAL). Les marsouins du 21e RIMa ne dérogent

(1) pas à la règle.

«Expérience opérationn­elle»

Si ces entraîneme­nts conjoints ont pour but premier de former les FAL, de les aider à monter en puissance pour mieux assurer la sécurité du pays, on aurait tort de croire que les militaires français n’en retirent aucun bénéfice. « Confrontée­s régulièrem­ent à des individus très hostiles, les forces spéciales libanaises nous apportent leur expérience opérationn­elle. En échange, on leur donne quelques conseils dans l’art du dressage », confie le sergent Lisa, maître-chien au 132e bataillon cynophile de l’armée de Terre de Suippes (Marne). « Parce que les missions que nous menons sont plus dangereuse­s que celles des casques bleus, on dresse nos chiens à être vraiment forts, voire agressifs », confirme l’adjudant-chef Sadek, le boss des chiens d’attaque des forces spéciales libanaises. Haxe, un berger allemand, l’illustre parfaiteme­nt. Intégré au groupe de combat français constitué d’une dizaine de marsouins, il faut que « Toto », son maître, intervienn­e par étrangleme­nt pour lui faire lâcher le bras, heureuseme­nt bien protégé, d’un autre militaire français qui joue le suspect. Un rien distrait, « Toto » oubliera un autre terroriste. Avertissem­ent sans frais… Mais depuis un petit moment déjà, les chiens d’attaque ont fait leurs preuves sur le terrain. Que ce soit en Guyane, dans le cadre de l’opération Harpie de lutte contre les orpailleur­s illégaux, au Burkina Faso ou encore en République centrafric­aine. L’un d’eux – Fitas – a même été décoré pour sa bravoure de la médaille d’or de la Défense nationale avec étoile d’argent et honoré par une citation attribuée par le chef d’état-major de l’armée de Terre, pour sa conduite en Afghanista­n. En 2011, il avait en effet permis de déjouer une embuscade dans la province de Kapisa alors qu’il ouvrait le parcours d’un groupe de combat en débusquant une quinzaine d’insurgés cachés dans une habitation. ... Lire la suite de notre dossier en pages suivantes ...

 ??  ?? Militaires français et forces armées libanaises participen­t régulièrem­ent à des entraîneme­nts conjoints sur le camp - de Dayr Kifa au Sud Liban. Ici, les équipes cynophiles de la Protection Unit s’entraînent avec un groupe de combat du e RIMa.
Militaires français et forces armées libanaises participen­t régulièrem­ent à des entraîneme­nts conjoints sur le camp - de Dayr Kifa au Sud Liban. Ici, les équipes cynophiles de la Protection Unit s’entraînent avec un groupe de combat du e RIMa.

Newspapers in French

Newspapers from France