« Nous voulons la vérité sur sa mort»
Ses proches sont sous le choc. Nice-Matin les a rencontrés dans l’appartement familial de Saint-André-de-laRoche. C’est là qu’habitait Fehmi. Il avait fêté ses vingt ans le 9 septembre. « Nous voulons savoir ce qui s’est passé dans le magasin avec les vigiles, et pendant les deux heures où nous attendions à l’hôpital. Nous voulons la vérité sur sa mort. » Ses proches se disent très touchés de ce qu’ils lisent sur les réseaux sociaux. «Ils ne le connaissent pas. Comment les gens peuvent-ils en parler ainsi sans savoir ?! » La famille décrit un jeune plein de joie de vivre, avec le coeur sur la main. Fehmi souffrait d’épilepsie. Il avait d’ailleurs fait une crise en août dans le quartier de l’Ariane, en pleine rue. «Quatre personnes l’avaient maintenu, lui avaient dégagé la langue. » Il prenait un traitement quotidien. Le jeune homme a perdu sa mère à l’âge de trois ans. « Depuis, il était malheureux, indique Prescillia, sa belle-soeur. Il n’a jamais accepté ce décès. Alors oui, quand il était mal, il pouvait lui arriver de boire pour oublier. » Fehmi, né à Nice, est français, ses parents sont d’origine tunisienne. « C’était un bon garçon, la famille c’était ce qu’il y avait de plus important pour lui. Il était tout le temps avec nous. Il était handicapé au bras gauche, à cause d’un problème de tendon. C’était quelqu’un de très nerveux, qui ne réfléchissait pas toujours à ses actes. Mais il s’excusait toujours derrière. Tout le monde a ses défauts, non ?» S’ils reconnaissent qu’il a fait « deux ou trois conneries », ils affirment « qu’il n’a jamais fait de prison et n’a jamais été placé en garde à vue pour des histoires de stupéfiants ». Fehmi était le cadet d’une fratrie de quatre filles et trois garçons.
«La bouche et le nez en sang» Ses proches sont persuadés que Fehmi a été victime de violences à l’hypermarché. «Quand nous l’avons vu à l’hôpital, il avait la bouche et le nez en sang, il avait la tempe gauche enflée, il avait un bout de peau en moins sur la main gauche. Quand vous faites une crise d’épilepsie, vous pouvez vous érafler en tombant, mais pas avoir ce genre de blessures !» Ils n’ont pas connaissance que Fehmi ait appelé des membres de la famille pour régler le montant du vol de la bouteille de vodka. Malgré leur colère, leur chagrin, ses proches disent faire confiance à la justice et attendre les résultats de l’autopsie. D’ici là, ils en appellent au calme. «Que mon frère repose en paix et qu’on arrête de salir sa mémoire, c’est lui la victime», conclut Assen, son frère de 27 ans.