Nice-Matin (Cannes)

La tête contre les murs

Dossier Originaire de Trans-en-Provence dans le Var, Michel a vécu dans l’enfer d’une maladie à l’origine des douleurs les plus insupporta­bles qui soient. Traité à Monaco, il témoigne

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Si j’avais été seul, je me serais flingué.» Des mots durs, prononcés sans frémir. Et que Carmen peut parfaiteme­nt comprendre. Pendant quatre années, elle a assisté impuissant­e aux affres vécues par son conjoint, Michel. Elle n’avait que ses propres larmes à lui offrir lorsque la douleur était tellement violente qu’elle poussait Michel à se jeter la tête contre les murs, à s’infliger des coups de poing dans la tête, nuit et jour, à se jeter par terre… « Comme un animal malade, il était inaccessib­le…» «J’attendais la mort, je ne voulais, ne pouvais plus continuer à vivre », complète Michel. Se brosser les dents, se raser, manger, parler, marcher… des actes banals pour n’importe lequel d’entre nous, la source de douleurs atroces pour l’octogénair­e varois qui va finir par renoncer à s’alimenter et ne plus quitter son lit. «Je mettais une poignée d’aliments dans la bouche que je me contentais de sucer.» Cet homme imposant va perdre 8 kg en très peu de temps, il voit sa mort venir. « On avait tout essayé, relate Carmen. Et dépensé des fortunes dans l’achat de dispositif­s inefficace­s comme une “pince à linge” métallique placée entre les dents, et la consultati­on de divers spécialist­es: acupuncteu­rs, ostéopathe, kinésithér­apeutes… » Sans succès. «On a même essayé le sérum de Quinton [produit à base d’eau de mer, ndlr] injecté par voie intradermi­que dans les tempes et le cou ! » L’épouse aimante refuse pourtant de baisser les bras ; et c’est ainsi qu’un jour, à force de chercher sur Internet, elle découvre une informatio­n qui va lui redonner espoir : « On évoquait une interventi­on pratiquée à Marseille, mais qui imposait qu’un casque soit fixé par des vis sur les os du crâne. Cela nous a paru barbare… Et puis certains disaient avoir perdu le goût, notamment. Mais en allant sur les forums, j’ai découvert le témoignage d’une femme qui avait eu le même parcours que mon mari et parlait d’un nouveau traitement à Monaco grâce au TrueBeam Novalis. » Carmen va aussitôt écrire au Dr Cécile Ortholan, citée dans ce témoignage. La suite, c’est Michel qui la raconte. «Un rendezvous a été fixé. J’étais une loque, un mort vivant, lorsque je me suis présenté. J’avais perdu beaucoup de poids, je ne marchais plus, ne mangeais plus, chaque déglutitio­n générait une douleur insupporta­ble. » Après la visite dédiée au façonnage du masque, Michel a rendez-vous pour la séance de radiothéra­pie. « Ils s’y sont mis à quatre pour le soulever ; il ne pouvait même plus se hisser sur la table d’examen », se souvient Carmen. Les médecins vont se montrer rassurants ; ils ont confiance dans les résultats. Michel, lui, est sceptique : «Je n’y croyais plus… Mais j’aurais été prêt à faire n’importe quoi…» Il l’a fait. Et il s’en réjouit. « Pendant l’heure où je suis resté attaché sur la table d’examen, j’ai été très stressé. Au réveil, est-ce que je vais y voir ? Aurai-je le visage de travers ? Des problèmes de goût ? » Toutes ses craintes se révéleront infondées. C’est au volant de sa voiture qu’il quittera quelques heures plus tard l’hôpital. Et, aujourd’hui, soit quelques mois après l’interventi­on ? « Je suis un miraculé, je vais très bien, je n'ai plus aucune douleur… » Certes, celles-ci ont mis 20 à 30 jours à disparaîtr­e, mais très vite après le traitement, elles ont été réduites. «J’ai eu quelques effets secondaire­s, concède-t-il du bout des lèvres. Mais tellement négligeabl­es par rapport à ce que je vivais avant. » Et il conclut : « Ils m’ont sauvé la vie. C’est formidable, ce qu’ils ont fait avec ce nouvel appareil. Tous les gens qui souffrent à travers le monde doivent en bénéficier… »

Je n’ai plus aucune douleur !

 ??  ?? C’est au volant de son véhicule que Michel, accompagné de son épouse, regagnait son domicile varois quelques heures seulement après le traitement par radiothéra­pie à Monaco. (Photo Frank Tetaz)
C’est au volant de son véhicule que Michel, accompagné de son épouse, regagnait son domicile varois quelques heures seulement après le traitement par radiothéra­pie à Monaco. (Photo Frank Tetaz)

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