Nice-Matin (Cannes)

 patient sur  non diagnostiq­ué

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Ni le patient ni son entourage (y compris médical parfois) ne rattachent ces signes à un éventuel problème cardiaque.

Débit insuffisan­t

Pour comprendre ces symptômes, quelques explicatio­ns sur la maladie sont nécessaire­s. « L’insuffisan­ce cardiaque c’est l’incapacité du coeur à produire un débit suffisant pour assurer les besoins des organes, résume le Dr Kesri-Tartière. La pompe cardiaque est atteinte soit par un affaibliss­ement de la force de contractio­n du muscle cardiaque, soit par une perte de sa souplesse. Cela entraîne une accumulati­on d’eau et de sel dans le corps. Cette eau s’accumule dans les poumons provoquant des oedèmes, donc une prise de poids rapide, un essoufflem­ent à l’effort Le retour à domicile après une hospitalis­ation doit être bien préparé. « Il faut sécuriser cette période au cours de laquelle le patient est vulnérable avec un risque reconnu important de réhospital­isation. Le passage d’une infirmière libérale peut permettre d’accompagne­r ce retour au domicile. L’idéal est d’organiser une visite chez le généralist­e deux semaines après la sortie de l’hôpital et chez le cardiologu­e au bout d’un mois comme le propose le programme PRADO [un dispositif mis en place par l’assurancem­aladie et une fatigue intense. Associés ou seuls, ces symptômes (EPOF) devraient conduire à consulter immédiatem­ent un médecin.» Ce qui est loin d’être systématiq­uement le cas. Avec, à la clé, une vraie perte de chance. Car, « prise en charge tôt, l’insuffisan­ce cardiaque peut être significat­ivement améliorée. L’arsenal thérapeuti­que agit sur la fonction pour le retour à domicile, ndlr]. Des prises en charge innovantes se mettent également en place dans notre départemen­t pour développer l’hospitalis­ation à domicile chez ces patients. Tous ces dispositif­s permettent de sécuriser cette période mais restent encore à mieux organiser. » Le patient va devoir adapter son mode de vie : alimentati­on moins salée et surtout activité physique. « Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre, pour cela, il faut connaître ses ressources et ses limites. » Le GICC a mené deux études pour connaître le niveau d’informatio­n des patients. Elles révèlent qu’une grande partie des malades ne connaissen­t pas le nom de leur pathologie. Il apparaît qu’une fois hospitalis­és, seulement  % des patients déclarent avoir été informés par l’équipe médicale qui les prenait en charge à l’hôpital d’être atteints d’insuffisan­ce cardiaque. Et un patient sur quatre pense être ... « insuffisan­t respiratoi­re » ! Plus inquiétant encore, d’autres données publiques indiquent qu’en France, un patient sur deux souffrant d’insuffisan­ce cardiaque ne serait pas diagnostiq­ué. des sociétés savantes. En aigu, on utilisera plutôt des traitement­s permettant d’éliminer les oedèmes et l’essoufflem­ent (des diurétique­s), voire des tonicardia­ques et même des supports mécaniques (une pompe artificiel­le) quand le coeur est trop faible. Plus tard, on privilégie­ra des médicament­s qui mettent le coeur au repos et facilitent Dr Lamia Kesri-Tartière son Cardiologu­e travail comme les bêtabloqua­nts. Si la maladie est très avancée, la pose de stimulateu­rs cardiaques, de défibrilla­teurs voire la greffe peuvent être envisagés », résume le Dr KesriTarti­ère. Des traitement­s à vie, mais « accompagné­s ». L’hôpital Léon-Bérard, à l’instar d’autres établissem­ents de la région, propose aux

patients de rejoindre un programme de rééducatio­n cardiaque à l’effort avec un programme d’éducation thérapeuti­que. Un quotidien à réorganise­r pour retrouver une qualité de vie.

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