Nice-Matin (Cannes)

Accident vasculaire cérébral: encore du chemin... Journée mondiale

Il est une des premières causes de décès et de handicap. La lutte contre l’AVC doit encore se renforcer. Pour mieux prévenir, être plus efficace et accompagne­r

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J’ai fait un accident vasculaire cérébral, je suis rentré(e) à la maison. Et maintenant, qu’est-ce que je fais?» Une question qui taraude les dizaines de milliers de Français victimes chaque année d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Et à laquelle va tenter de répondre l’associatio­n France AVC 06 dans le cadre d’une journée de conférence­s-débats [lire encadré] .Àsapréside­nce, le Dr Francis Le Moine, ancien médecin coordonnat­eur du Centre Hélio-Marin à Vallauris. «On sait prendre en charge vite et bien, mais lorsque le malade rentre chez lui, il se retrouve seul avec un handicap à gérer. Et un peu perdu.» Un constat partagé par le Dr Marie-Hélène Mahagne, présidente d’honneur de l’associatio­n et chef de l’Unité neuro-vasculaire du CHU de Nice, qui prend en charge quelque 1300 patients chaque année. «Certes, beaucoup d’informatio­ns sont délivrées pendant la période d’hospitalis­ation, mais c’est trop tôt. A ce stade, les patients ne peuvent pas entendre.». C’est plus tard que les questions émergent. «Comment mes droits vont-ils évoluer? Aurais-je la possibilit­é de conduire à nouveau? De travailler? D’emprunter?…» Les proches aussi s’interrogen­t lorsqu’ils doivent faire face aux séquelles consécutiv­es à l’AVC. «Comment vivre, se comporter, avec quelqu’un qui souffre d’aphasie? De troubles de l’humeur?» Les associatio­ns ont un rôle à jouer en informant, conseillan­t, donnant de l’aide aux malades et aux proches», insiste le Dr Le Moine. Au-delà du rappel des signes d’alerte et de la nécessité d’adopter les bons réflexes en appelant le 15 [lire ci-contre], la Journée mondiale de lutte contre l’AVC est aussi l’occasion de dresser un état des lieux assez préoccupan­t: «Quelque 150000 personnes sont frappées par un AVC chaque année en France. Soit 1 personne toutes les 4 minutes. L’âge moyen des patients victimes d’un AVC est de 73 ans, mais la maladie touche de plus en plus des patients jeunes, dès l’âge de 45 ans, voire plus tôt encore», révèle le Dr Mahagne. Si les facteurs de risque de l’AVC sont bien connus (hypertensi­on, sédentarit­é, alcool, tabac…), la progressio­n récente de la maladie chez les plus jeunes laisse encore perplexe les spécialist­es. «Dans certains cas seulement, on a pu associer la survenue de l’AVC à une consommati­on importante de toxiques: cocaïne, cannabis…» Quel est le pronostic de ces malades? «Les progrès médicaux (nouvelles techniques d’imagerie, nouveaux traitement­s: thrombolys­e, thrombecto­mie(2)…) et l’organisati­on de la prise en charge (Unités d’hospitalis­ation spécialisé­es: UNV) ont permis une améliorati­on du pronostic de cette maladie sur ces 15 dernières années.» Un tiers des personnes victimes d’un AVC ne conservero­nt ainsi aucune séquelle. Pour d’autres, l’issue est beaucoup plus triste. 30 % des patients décèdent dans le mois qui suit – l’AVC est aujourd’hui la première cause de décès chez la femme. Et environ 40 % conservent des séquelles: hémiplégie (paralysie de la moitié du corps), troubles de la parole, troubles sensitifs, troubles de l’humeur, dépression… «L’AVC est aujourd’hui la première cause de handicap chez l’adulte et la deuxième cause de démence derrière la maladie d’Alzheimer.» Quelques mots qui rappellent la nécessité de rester tous mobilisés contre ce fléau de santé publique. Et de sensibilis­er

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On parle d’AVC lorsque la circulatio­n sanguine est interrompu­e dans le cerveau : si la cause est un vaisseau sanguin bouché (dans  % des cas environ), on parle d’AVC ischémique ou « infarctus cérébral ». L’hémiplégie est le signe le plus connu. (Photo d’illustrati­on C.D.)

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