Nice-Matin (Cannes)

TCC et méditation au secours du stress profession­nel Prévention

Les thérapies non convention­nelles ont montré leur efficacité contre le stress, risque psychosoci­al majeur dans une société de plus en plus en proie au burn-out

- AXELLE TRUQUET

Le stress, c’est incontourn­able. Il est indispensa­ble à court terme : c’est lui qui nous fait réagir lorsqu’un danger survient, en stimulant notre système cardiovasc­ulaire et en déclenchan­t le réflexe musculaire. Il nous est bien utile pour éviter de peu un obstacle. Sauf que, sur le long terme, il peut nous gâcher la vie. Le Dr Laurent Gugenheim, psychiatre au CHU de Nice, reçoit nombre de patients que le stress a engloutis. Pas une semaine sans qu’il ne voit arriver des hommes et des femmes victimes de burn-out. Le milieu profession­nel peut faire mal, très mal, les personnels de santé en ont eux aussi l’expérience(1). Le médecin propose une approche basée sur les TCC – les thérapies cognitivo-comporteme­ntales. « Il y a quatre dimensions à prendre en compte lorsque l’on parle de stress et donc quatre axes de travail : physiologi­que (travail de relaxation), émotionnel (techniques de gestion des émotions), comporteme­ntal (par l’exposition, l’affirmatio­n de soi, la gestion du temps, l’hygiène de vie) et cognitive (thérapie cognitive)». Le stress est un élément à envisager dans sa globalité. Puisqu’on ne peut pas s’en défaire, autant apprendre à composer avec. La première phase de la prise en charge consiste en une autoévalua­tion. Le patient note les signes cognitifs (« ce que je me dis»), ses comporteme­nts («ce que je fais») et les signes physiques («ce que je ressens»). Ensuite, il s’agit de travailler sur des pensées alternativ­es positives.

Pensées alternativ­es

Dans l’approche de la TCC, l’hygiène de vie joue aussi un rôle important: sommeil, exercice physique, limitation des excitants tels que le café mais aussi le tabac et l’alcool. Autant de leviers sur lesquels on peut agir. Pour autant, «il faut s’autoriser des moments de plaisir, souligne le Dr Gugenheim. Prendre du temps pour les repas – y compris et surtout au travail – permet aussi de mieux gérer le stress. Certains conseils liés à la gestion du temps (par exemple en classant les tâches par ordre de priorité) aident à la réassuranc­e. » Mais surtout, l’exposition aux facteurs de stress, de manière progressiv­e et répétée, même s’il peut faire peur ou angoisser, va aider à s’y habituer. La dimension cognitive quant à elle va consister à rompre le cercle vicieux des pensées négatives. Monologues intérieurs et rumination­s incessante­s n’ont d’autre effet que de ronger. Alors, il est impératif de les combattre : le patient les note et cherche des pensées alternativ­es. De nouvelles habitudes vont progressiv­ement se mettre en place pour mieux dominer les contrainte­s de la vie profession­nelle et éviter de sombrer.

 ??  ?? Les TCC peuvent être un bon moyen d’éviter de perdre pied face au stress qui peut faire basculer dans la maladie. (Photo L.B.)
Les TCC peuvent être un bon moyen d’éviter de perdre pied face au stress qui peut faire basculer dans la maladie. (Photo L.B.)

Newspapers in French

Newspapers from France