Une affiche dénudée qui sent déjà le soufre...
Adapté du livre Soeur Benedetta, entre sainte et lesbienne de Judith C. Brown, le long-métrage de Paul Verhoeven commence à semer ses indices. Le premier, une affiche épurée mais ô combien sulfureuse représentant une nonne au mamelon apparent. L’on ne sait s’il s’agit de la véritable plastique de Virginie Efira ou de celle d’un « mannequin poitrine », mais le montage interpelle. Il tend à incarner le « péché muet »...
Sexe, sang et questionnements
Son film a pour postulat l’histoire vraie de Benedetta Carlini (). Jeune nonne au XVIIe en Toscane, elle fut la proie d’« extases mystiques » avec phénomènes d’apparition et de possession du Christ ainsi que de stigmates répétés, au point que l’Eglise étudia à l’époque son éventuelle « canonisation »... Au final, elle sera confinée pendant quarante ans afin de faire cesser ses relations avec d’autres femmes. Mais là où Verhoeven devrait faire son miel, c’est dans la liaison sexuelle complexe et a priori non consentie avec une autre nonne, soeur Bartholomea… Soit l’art de jouer avec les interdits en ces temps où l’homosexualité féminine était un « vice inexploré »... À la clé, un cocktail explosif de sexe, de sang et de questionnements qui pourrait bien retomber sur un milieu religieux encore ces temps-ci sur la sellette…