Nice-Matin (Cannes)

18 ans et un style qui lui colle bien à la peau

Tristan Isabey gère déjà son propre salon de tatouage, Inked Owl Tattoo .Son réalisme, son noir et blanc et sa précision séduisent les afficionad­os du genre

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

La genèse ? Elle se trouve sur son mollet gauche. Sa première machine à tatouer gravée sur son derme, Tristan Isabey voit son chemin tracé… Puisqu’à 18 ans, l’Antibois se trouve à la tête de son propre tattoo shop, boulevard du Général-Vautrin. Une nouvelle étape dans son parcours qu’il suit en enclenchan­t l’accélérate­ur. Pas le temps de perdre du temps. Parce que si aujourd’hui il concrétise son rêve, c’est après l’avoir âprement défendu. Sourire en coin, il reconnaît : « L’école ça n’a jamais vraiment été mon truc…» Après une seconde au sein du lycée Audiberti et une formation de mécanique moto débutée à Grasse, son naturel ne peut que reprendre le dessus. « Tous les profs me disaient que j’étais dans la lune, dans mon monde. C’est vrai. Je ne pensais qu’à dessiner. » Autodidact­e, il noircit de graffs les grands carreaux de ses feuilles de cours. Puis, il passe dans un autre univers : celui qui posera les fondements de son identité graphique. Le réalisme : « Tout est une question d’ombre et de lumière. Je perçois bien les contrastes. C’est quelque chose de naturel. » Ce style lui colle à la peau. Alors, évidemment, vient rapidement le moment de lâcher la mine pour de l’encre.

Tout s’enchaîne très vite

C’est là qu’on revient au mollet, vous vous souvenez ? Le symbole. « C’est Thomas, un ami à mon frère qui m’a toujours soutenu qui m’a offert ma première machine. »Uncadeau décisif qui a pourtant failli lui passer sous le nez. Il s’en amuse : « Bon, en fait il a hésité à me la donner lorsqu’il a découvert que j’avais installé une aiguille sur la tondeuse de mon père avec de l’encre de chine…» Oui, quand Tristan Isabey a une idée en tête, c’est difficile de la lui faire zapper. C’est donc après avoir fait ses armes en piquant, piquant et repiquant qu’il gagne en expérience : « J’ai eu la chance de pouvoir passer du temps au sein du shop Linked Tattoo à Juan. Ca a été une période super enrichissa­nte.» Puis, tout s’enchaîne très vite. Les rendez-vous, les projets, la profession­nalisation… Et son envie de concrétise­r pour de bon sa vocation ne fait que grandir. Ne restait plus qu’à convaincre sa famille du sérieux de sa démarche. Juste après, l’opportunit­é d’obtenir un local s’est présentée. Comme un clin d’oeil : «En fait mon frère occupe le garage juste à côté. Donc oui c’est plutôt sympa de l’avoir comme voisin. » Depuis avril, il lève la grille d’Inked Owl Tattoo – le hibou encré. Un nom tombé sous l’évidence: « Hibou c’est le surnom de mon père. Et je me reconnais pas mal dans cet animal, dans ce qu’il représente. Donc je n’ai pas franchemen­t hésité longtemps. »

Voir en grand

Fresque inspirée de l’opus L’École du micro d’argent d’IAM sur ses murs, il canalise son énergie en oeuvrant avec le plus grand soin sur ses créations. Sa spécialité? Le réalisme, évidemment. Le noir, le blanc, assurément. Pour le reste, le sens du travail bien fait va de pair avec la passion. Avec comme mantra l’idée de « faire toujours de mon mieux, m’améliorer encore et encore », le tatoueur ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. C’est que la suite du début tout ça. Gérant de sa propre activité, il pense bien évidemment à la développer. Hors de la cité des Remparts, sur la Côte d’Azur et même bien plus loin. Du genre à voir les choses en grand, Tristan Isabey pense à l’avenir avec le regard débordant d’ambition. Grimper encore, toujours et pourquoi pas : « Créer un lieu immense avec des dizaines et des dizaines de tatoueurs constammen­t présents. Comme une convention sans fin ! » Décidément, la limite ce n’est franchemen­t pas son truc. Et c’est bien le propre de ceux qui ont l’audace d’oser, non ?

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 ??  ?? Le sens du travail bien fait va de pair avec la passion pour Tristan Isabey qui, à  ans, gère son propre salon de tatouage. (Photo Sébastien Botella et DR)
Le sens du travail bien fait va de pair avec la passion pour Tristan Isabey qui, à  ans, gère son propre salon de tatouage. (Photo Sébastien Botella et DR)
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