Nice-Matin (Cannes)

Ophélie Bel: “On essaie de gérer les plus jeunes”

Handballeu­se à l’OAJLP depuis quatre ans, Ophélie Bel commence à connaître le fonctionne­ment de la maison antiboise et essaie d’aider la relève à progresser. Le début de saison lui donne de l’espoir

- PROPOS RECUEILLIS PAR VIVIEN SEILLER sports-antibes@nicematin.fr

Lundi matin, Ophélie Bel a débarqué sur la place De-Gaulle avec une attelle légèrement dissimulée sur son poignet gauche. Depuis quelques semaines, la joueuse de l’OAJLP handball traîne une entorse qui ne l’a pas empêché de jouer quelques rencontres et même de s’imposer face à Mazan lors de la nuit du handball [39-34 le 13 octobre dernier]. Une victoire qui vient bonifier un début de saison plutôt positif pour une équipe antiboise à la recherche de stabilité après des périodes de doute. A 28 ans, la native de Cannes fait partie des plus anciennes de la maison antiboise et sait que son rôle peut s’étendre au-delà du parquet. Avec un groupe relativeme­nt jeune, les joueuses de son expérience doivent servir de relais pour transmettr­e la bonne parole.

L’équipe connaît un début de saison un peu plus serein que le précédent…

C’est sûr. Pour l’instant ça se passe bien. On a gagné deux matchs et perdu les deux autres dont un où c’est clairement de notre faute. On avait aussi des blessées ce jour-là dont moi [sourire] .Çase passe plutôt bien, on a un bon collectif.

Qu’est-ce qui fait que ça fonctionne mieux cette année ?

Il y a une meilleure cohésion. Il y avait un manque d’investisse­ment mais on est en train de se reprendre et ça se passe mieux. Après il y a aussi plus de maturité même s’il y a les

‘‘ deux extrêmes dans ce groupe. On a des jeunes de  à  ans et des plus vieilles de ,  ou  ans.

Vous parliez d’un manque d’investisse­ment ?

Ça a été compliqué en début de saison, oui. On a fait une réunion et je pense qu’on est repartie sur de bonnes bases.

Vous faites partie des plus anciennes du groupe, votre rôle est donc particulie­r !

Je pense qu’on essaie toutes de gérer un peu les plus jeunes. Certaines ont un peu tendance à s’éparpiller mais on arrive à peu près à bien les recadrer. Je pense que ça va aller, ça s’est vu lors du dernier match. On a fait un bon match avec un bel état d’esprit. C’est ce qu’il faudrait faire toute l’année.

C’est une fonction naturelle de conseiller les jeunes ?

Je ne suis pas comme ça à la base mais le fait d’avoir un peu plus d’expérience que certaines, aide un peu. Il y a aussi la manière de le faire, je pense que je suis plus dans la discussion avec certaines filles qu’à une autre époque.

La victoire face à Mazan peut être fondatrice pour la suite ?

C’est sûr que c’est sympa, tout le monde était content entre les filles, les supporters ou les dirigeants. On montre qu’on peut gagner ! [sourire]

Ce qui était assez rare la saison passée…

C’était assez compliqué. On a eu des départs en cours de saison qui n’ont pas aidé (). On s’est parfois retrouvé à faire des matchs avec sept ou huit joueuses…

Comment avez-vous vécu cette période compliquée ?

C’est un peu énervant [sourire]. Après on a réussi à tenir, si la base du groupe est restée cette année c’est qu’il y a quelque chose. On espère ne pas revivre la même saison mais je pense qu’on a toutes des caractères assez forts pour remettre en place les filles concernées. Il y a notamment “Kaffy” [Gomis] qui est capitaine cette année et qui cadre bien les filles quand il faut.

Vous avez pensé à partir ?

Pas en cours de saison. Quand je m’engage, en général je reste jusqu’à la fin même si c’est dur. Mais en fin de saison je me suis quand même posé

‘‘ la question même si c’était un peu embêtant de quitter cet esprit de groupe. On s’entend bien en dehors du terrain.

Les recrues de cette saison apportent ce qu’il manquait ?

On a trois petites jeunes. Il y en a une qui est en centre de formation et qui a déjà l’esprit “cadré”. Les deux autres manquent de confiance en elle mais c’est normal, à cet âge c’est compliqué. On voit qu’elles essaient de s’investir aux entraîneme­nts, on sent qu’il y a de l’envie.

La réussite actuelle des garçons peut servir de modèle ?

On ne se compare pas avec les garçons. On s’entend bien mais les deux équipes sont bien différente­s et chacun fait son chemin.

L’entraîneur a récemment décidé de se retirer (). Comment faut-il le voir?

Je pense qu’il a besoin de prendre du recul visà-vis des filles, il y a eu un début ” d’année un peu compliqué. Son adjoint Thierry [Coilot] reprend l’équipe mais c’est encore frais. On va voir comment ça va se passer. “Raph” est un bon entraîneur mais il n’est pas assez ferme. Il est peut-être trop gentil. Il nous a dit qu’il partait pour l’instant mais peutêtre qu’il va changer d’avis en ayant pris du recul. C’est dommage, “Raph” et Thierry formaient un bon binôme.

Votre poste d’ailière vous isole un peu. C’est un rôle ingrat…

Déjà on n’a pas autant d’espaces que les autres, parfois on court beaucoup pour rien si la fille qui a le ballon ne fait pas le bon choix ou autre. C’est un poste assez fermé mais je le vis plutôt bien [sourire].

Un match à l’aile peut être long ?

Des fois oui ! [rire] Mais j’ai l’habitude. Si le match se passe bien, qu’on n’a pas forcément besoin de moi et qu’on gagne ça me va. Après si on fait un mauvais match et que j’aurais pu apporter des options, là ça m’énerve un peu. Mais je pense que le poste de pivot reste le plus ingrat.

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(Photo Eric Ottino)

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