Guy Delahaye saisit la tension des corps
Le photographe Guy Delahaye expose à la Scène 55 une série de clichés sombres et fascinants, bien aidés par ce noir et blanc qui intensifie et dramatise chaque geste, chaque ombre. Il y fige, par la magie de l’image, les rictus crispés d’une foule de personnages, danseuses, stars du cinéma, anonymes, égarés dans un monde sans lumière. Il cristallise des corps en extension, squelette apparent sous la peau blême, tendus vers une échappatoire, une issue à leur cauchemar. Des groupes figurent des poupées désarticulées, coudes levés, ou encore apparaissent sans leurs têtes, perdues hors cadrage. Quand il ne noie pas quelque quidam, yeux clos, déjà mort, dans une mer de feuilles tombées.
Rencontre programmée
Tout cela questionne le visiteur avec force sur ces peurs intimes qui nous habitent et que l’on cache sans pour autant parvenir à s’en défaire. L’artisan-photographe Delahaye, comme il aime à se décrire, - il continue d’ailleurs à développer lui-même ses tirages - s’est fait connaître en 1968 à l’ouverture de la maison de la culture de Grenoble. Il a ensuite accompagné par ses clichés le travail du chorégraphe Jean-Claude Galotta. Son intérêt pour le spectacle vivant ne s’est pas démenti depuis lors et il s’est ingénié à fixer le mouvement auprès de spécialistes du théâtre et de la danse comme Nicolas Bouchaud ou Pina Bausch. Il sera présent au cours d’une rencontre programmée le 30 novembre prochain. En attendant, la visite est recommandée !