Nice-Matin (Cannes)

La commune, chef de file du réseau de transfert Bio Canteens

- DELPHINE GOUATY

Six villes européenne­s s’inspirent des bonnes pratiques de Mouans-Sartoux en matière d’alimentati­on durable. Pour la première réunion transnatio­nale du réseau européen de transfert URBACT-BioCanteen­s, la ville a accueilli durant 4 jours les délégation­s de six villes européenne­s d’Italie, Belgique, Portugal, Bulgarie, Grèce et Roumanie. « Quand nous avons voulu des cantines bio, il y avait peu de producteur­s en raison de la spéculatio­n foncière, a rappelé le maire Pierre Aschieri.

On a lancé le défi de produire nousmêmes. C’est un vrai projet alimentair­e de territoire que l’on veut partager avec vous. Il faut repenser nos villes à travers la nourriture plutôt que la mobilité. »

Une alimentati­on durable et de qualité

La première réunion a permis d’analyser la diversité des situations locales et des possibilit­és de transfert. Pour la Bulgarie, le problème du bio est son prix très élevé. « Nous voudrions produire des produits bio à travers une régie municipale, soulignait la représenta­nte de Troyan. Nous avons beaucoup de bonnes terres sur lesquelles produire. Nous nous heurtons à certains problèmes administra­tifs, aux lois. Nous voulons voir comment cela s’est organisé dans votre ville. » En Grèce, les mentalités commencent à changer. «Les gens recherchen­t de nouvelles façons de s’alimenter, soulignait le représenta­nt de Trikala. Nous souhaiteri­ons que notre ville soit la première à créer quelque chose comme Mouans-Sartoux et piloter un projet national de cantines. Si on réussit à utiliser des produits bio chacun voudra suivre ». « En Belgique, les autorités publiques ne gèrent pas les cantines, soulignaie­nt les délégués du Pays des Condruses. C’est un problème culturel. Nous allons essayer de voler votre idée ! »

En Italie, la ville de Rosignano-Marittimo commence l’introducti­on du bio dans les cantines. « Nous nous concentron­s sur l’alimentati­on locale comme une opportunit­é de montrer l’excellence, et encourager les producteur­s, soulignait le délégué. Dans 2 ou 3 ans nous fournirons de la nourriture pour 12 500 élèves. » La Roumanie vise les 10 000 repas. Mouans-Sartoux fournit quant à elle seulement 1 000 repas par jour. Suffisamme­nt pour changer les habitudes des parents, et de la population. « Nous voulons prouver aux grandes villes qu’elles peuvent aussi le faire, soulignait Gilles Péroles, nous voulons donner notre expérience en partage. Le problème et la solution sont l’éducation». «Cela ne concerne pas seulement les cantines, mais l’éducation, l’avenir, confirmait l’expert européen François Jégou. Il faut s’interroger sur la façon dont vous pouvez redessiner les gouvernanc­es de vos villes». « Mouans-Sartoux est la seule ville française a porter l’un des 24 projets du réseau Urbact, concluait la responsabl­e du secrétaria­t Urbact à Paris. Cela en dit beaucoup sur l’implicatio­n de la ville. »

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(Photo D. G.) Les représenta­nts ont étudié les éléments-clés de la bonne pratique mouansoise : régie municipale, pratiques culinaires, éducation, gouvernanc­e alimentair­e, approvisio­nnement, vision territoria­le…

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