Le ministre de l’Écologie face à la pollution dans le Var
François de Rugy s’est rendu sur les lieux touchés par la pollution aux hydrocarbures après la collision au Cap Corse. Une visite attendue par des élus et une population en quête de réponses...
Après-midi marathon pour François de Rugy, qui après Ramatuelle (lire ci-dessous) ,a rejoint le port de Cavalaire pour embarquer à bord d’une navette de la gendarmerie maritime, destination Porquerolles. Durant la traversée le maire d’Hyères, Jean-Pierre Giran, a demandé au ministre « d’améliorer la communication avec les communes. On n’est pas conscient de la surveillance qui est faite, du déploiement de moyens. Sur le terrain, on a l’impression d’être seuls ». François de Rugy a promis « de tirer les leçons » de cette expérience. « Il faut une communication volontariste, selon M. Giran. Porquerolles c’est la capitale touristique du Var. Ça peut être très dangereux économiquement. » Les élus souhaitent que l’État s’engage sur le long terme pour aider au nettoyage du premier département touristique de France. « Tous les moyens depuis la collision en mer, et jusqu’à terre aujourd’hui, sont laissés sur place, le Jason, navire qui récupère le mazout, et les vedettes » a précisé le ministre. «Quand vous détruisez de l’environnement, vous détruisez de l’économie. Après, il s’agit ni de minimiser, ni de dramatiser. On regarde la réalité, on la traite, on n’agite pas les peurs. Ce sont des résidus de nappe. Avec les communes, le département, les moyens civils, militaires, la société privée Le Floch dépollution, mandatée par les assurances, les bénévoles, tout sera nettoyé jusqu’à la dernière boulette, même les côtes rocheuses. »
Avec les Porquerollais
À peine descendu à quai à Porquerolles, François de Rugy était accueilli par des Porquerollais qui l’attendaient de pied ferme. «Ona besoin d’explications, lui a dit Dominique Tessier, président des commerçants. Entre le 7, jour de la collision, et le 17, les arrivées sur la côte, comment en eston arrivé là? Ça impacte l’activité économique de l’île ». Le ministre a pris le temps de répondre, détaillant l’ensemble des moyens maritimes, aériens et terrestres mis en oeuvre. « Vous aviez dit au début que vous aviez maîtrisé la pollution ? » l’a relancé Christophe Bonnet. « Il y a des conditions météo qu’on ne maîtrise pas, lui at-il été répondu. Quand il y a du vent, on ne peut pas pomper, et pomper à l’aveugle, ça ne sert à rien ». Autre inquiétude, celle d’Anaïs, sur les quantités d’hydrocarbures qui risquent encore d’arriver… Il y en aurait « de moins en moins », selon l’amiral du Ché, préfet maritime. Maxime Prodromides, président du conseil économique social et culturel du parc de Port Cros et habitant Porquerolles, a attiré l’attention du ministre sur « la biodiversité » et a demandé « peut-on attendre une aide financière, vis-à-vis de tous les acteurs ? » François de Rugy a promis que l’État (qui comptabilise déjà plusieurs millions d’euros de frais engagés dans la lutte contre la pollution) restera engagé dans la lutte « jusqu’à la dernière boulette » avec tous ceux qui sont mobilisés et «aux côtés des territoires concernés pour demander des comptes aux responsables. Ils devront réparer et indemniser. Tant que ça ne sera pas restauré, réparé, on ne lâchera pas l’affaire. »