« Le jour où un parent d’élève a fait irruption dans ma classe »
Elle enseigne les sciences en classes de seconde et de terminale dans un lycée du Var. Vingt-deux ans d’expérience, Marie s’estime privilégiée. « Je me sens en sécurité. Rien à voir avec certains établissements de Marseille ou de la région parisienne », précise-t-elle. Et pourtant, il y a deux ans, elle refuse à un élève de s’installer en raison de son retard après un intercours.« Alafin de l’heure de cours, son père a fait irruption dans la classe et m’a hurlé dessus. » Marie a peur, espère que ses collègues seront alertés par les vociférations du parent d’élève qui est hors de lui. Marie est terrorisée. Elle ne sera pas blessée mais décide de réagir. L’administration soutient la professeure et dépose plainte pour intrusion dans une enceinte scolaire. Un délit qui vaudra au père irascible une convocation devant un officier de police judiciaire. « Il n’avait pas eu de problème avec l’élève avant cet incident. Il n’y en a pas eu après mais parce que tout le monde a fait corps, l’administration m’a soutenue », souligne Marie. Mais preuve que tout n’est pas réglé dans l’Education nationale, Marie n’ose pas témoigner à visage découvert : « Je ne sais pas comment mon histoire peut être inteprétée par ma hiérarchie », se justifie-t-elle. Parce que le slogan « Pas de vague », est un adage partagé par bon nombre de proviseurs, davantage soucieux de la réputation de leurs établissements que de la sécurité des élèves et des enseignants. « Il faut remettre du bon sens dans tout cela », plaide Marie. « Il faut un moment arrêter de parler mais agir. Arrêter de fabriquer des enfants aigris et malheureux parce qu’ils n’arrivent pas à s’adapter au collège unique. »