Nice-Matin (Cannes)

Vertiges de l’amour

- PH. D.

COLD WAR

De Pawel Pawlikowsk­i (Pologne). Avec Joanna Kulig, Tomasz Kot, Agata Kulesza. Durée :  h . Genre : Romance. Notre avis : ★★★★★

Pendant la guerre froide, entre la Pologne stalinienn­e et le Paris bohème des années 1950, un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée vivent un amour impossible…

Oscarisé en 2015 pour Ida, film en noir et blanc sur une jeune orpheline élevée dans un couvent, le Polonais Pawel Pawlikowsk­i hausse encore le niveau avec Cold War, qui lui a valu un prix de la mise en scène à Cannes. En moins d’une heure et demie, dans un noir et blanc encore plus somptueux que celui d’Ida, le film nous entraîne dans l’Europe de l’immédiate aprèsguerr­e, sur les pas de Victor (Tomasz Kot) et Zula (Joanna Kulig) qui s’aiment, se déchirent, se recherchen­t et se fuient pendant une dizaine d’années. Faisant sien le mantra de Truffaut dans La Femme d’à côté («Ni avec toi, ni sans toi»), Pawlikowsk­i filme cette cavale amoureuse et tragique à grands coups d’ellipses, de scènes de chants, de musique et de danse. Celle où Zula entame un rock endiablé avec les clients d’un cabaret parisien, passant de bras en bras devant Viktor défait, entrera au Panthéon des grandes scènes de danse au cinéma. Devant la caméra de Pawlikawsk­i, Joanna Kulig a des airs de Jennifer Lawrence et Tomasz Kot de Daniel Day Lewis. C’est magnifique! Notre Palme d’or de Cannes 2018. PH. D. Si on n’a pas tout compris à l’intrigue, passableme­nt embrouillé­e et ésotérique, on a en revanche été totalement charmé par ce petit polar zen dont la mise en scène organique rappelle un peu la patte de Naomi Kawase. La photograph­ie somptueuse des montagnes du Bouthan, la qualité de l’interpréta­tion et la BO intimiste font le reste. Une nouvelle pépite de cinéma asiatique.

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