Nice-Matin (Cannes)

SAINT-CÉZAIRE Cantine : haro sur le gaspillage

- CORINNE JULIEN BOTTONI ANTHONY SALOMONE.

Le service Education au développem­ent durable du pays de Grasse propose aux communes un accompagne­ment des acteurs des cantines scolaires, pour un projet de lutte contre le gaspillage alimentair­e. Deux écoles se sont particuliè­rement engagées, dans ce rôle pilote : Saint-Exupéry à Peymeinade et le groupe élémentair­e de Saint-Cézaire-sur-Siagne.

Un gâchimètre gradué et décoré

Sous la houlette de Marie Ammirati, adjointe à la petite enfance et à l’éducation, une matinée pédagogiqu­e était organisée pour sensibilis­er les écoliers en leur faisant découvrir de nouveaux réflexes de consommati­on. Le placement du pain en bout de chaîne et un gâchimètre conçu pour la récupérati­on des morceaux non consommés, incitait les petits convives à en limiter la consommati­on. Anne-Sorine Allemand, diététicie­nne, notait que beaucoup d’entre eux, prenaient deux ou trois tranches et n’en consommaie­nt souvent aucune. La quantité des mets à servir doit ainsi être maîtrisée, en adaptant les portions aux faims, pour éviter d’avoir, comme le souligne un vieil adage, les yeux plus grands que le ventre ! Jean-Yves Célis, le responsabl­e du pôle clients de Scolarest insistait, quant à lui, sur l’aspect pédagogiqu­e indispensa­ble à une meilleure connaissan­ce des produits en les visualisan­t clairement. Encourager les animations autour de la nourriture et de la saisonnali­té demeure une démarche incontourn­able. Un dispositif d’accompagne­ment aussi instructif que ludique qui permettra de sensibilis­er les enfants et les parents.

La biodiversi­té en Estéron semble avoir du plomb dans l’aile. Elle subit des mutations rapides. Les températur­es de plus en plus élevées ne sont pas étrangères à ce constat. Certaines espèces dites « invasives » prennent doucement leur marque sur ce territoire exceptionn­ellement sauvage. Quelques-unes sont déjà bien implantées. Par exemple, au niveau botanique, chaque pied en fleur de la berce du Caucase produit plusieurs dizaines de milliers de graines qui peuvent rester en dormance, pendant sept ans, et empêcher la pousse des plants environnan­ts.

Écrevisse US et cochenille nippone

D’un autre côté, l’ailante glanduleux élimine la flore locale par compétitio­n avec des substances toxiques qui s’accumulent dans le sol. Elle peut également créer des réactions allergique­s ou d’irritation chez l’homme. Sur le plan faunistiqu­e, on peut citer l’écrevisse américaine, responsabl­e de la peste des écrevisses qui tue les espèces autochtone­s. Les cochenille­s japonaises des agrumes attaquent les fruits, les feuilles et petites branches et peuvent dessécher rapidement un sujet infecté. Plus le milieu est varié et plus le nombre d’espèces pouvant s’y développer est important. De nouveaux spécimens exogènes prolifèren­t rapidement en l’absence de leurs « régulateur­s » habituels. Les pyrales du buis venues d’Asie, chenilles puis papillons nocturnes, ont dévoré tous les buis en rive droite de l’Estéron laissant des paysages désolants. Les punaises du pin profitent également d’un environnem­ent clément pour se décupler provoquant une nette chute de la production des semences des résineux. Que dire des moustiques tigres qui ont véritablem­ent gâché les soirées d’été des habitants de la vallée ? Ils peuvent poser de graves problèmes sanitaires avec la propagatio­n de maladie comme la dengue, le chikunguny­a, la fièvre jaune.

De  à  ruches

Il fut un temps où Rachel et Thierry Prandi de la Ferme du Riolan possédaien­t 70 ruches : «Aujourd’hui, nous n’en avons plus que 8 en l’espace de seulement deux ans. Le frelon a tout dévoré » .Le climat doux et humide de cette année n’a pas arrangé les choses. Les tiques et les puces prolifèren­t et s’accrochent aux poils des animaux ou piquent de plus en plus les hommes. L’union internatio­nale pour la conservati­on de la nature considère que les espèces envahissan­tes sont le deuxième facteur de perte de la biodiversi­té au niveau mondial. Ce n’est pas un scénario catastroph­e mais bien la réalité du terrain avec tous les impacts que cela suppose pour l’homme. La vigilance des habitants et le tout nouveau label « Rivière sauvage » obtenu par le Parc naturel régional des Préalpes d’Azur permettron­t d’avoir un oeil particulie­r sur ces questions cruciales.

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Une équipe très impliquée pour expliquer aux enfants comment moins gaspiller.
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La punaise du pin entre dans les maisons en hiver pour trouver un abri.

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