Nice-Matin (Cannes)

Hausse des carburants, la mobilisati­on s’organise

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À l’origine de ce mouvement de grogne, une pétition, très argumentée, lancée par une jeune auto-entreprene­use de 32 ans, Priscillia Ludowsky, sur le site change.org. Le thème « Pour une baisse des prix du carburant à la pompe ». Hier soir, 233 000 personnes l’avaient signée… Partout en France, la fronde se répand, alimentée par la hausse ininterrom­pue des carburants depuis un an. L’essence : + 16 %. Le gazole : + 26 %, au point qu’il devient plus cher que du sans-plomb dans de nombreuses stations essence. Nouveau clignotant qui vire au rouge dans l’opinion publique : les pages qui appellent sur Facebook au blocage des autoroutes, le 17 novembre prochain. Dans les Alpes-Maritimes, deux points de ralliement. Le premier rendez-vous, lancé hier matin : Antibes, aux alentours de 13 h 30. « C’est un ras-le-bol général », lance Franck, un Azuréen, aujourd’hui expatrié dans le Var. Mille neuf cents internaute­s ont déjà promis d’y participer selon le dernier pointage et 6 200 personnes se déclarent intéressée­s

: même s’il y a loin du clic de souris au défilé de rue, les chiffres sont déjà importants. « C’est bien plus de participan­ts que ce que j’attendais. Les gens se réveillent », espère Franck, confiant. Afin d’être le plus efficace possible, plusieurs points de rendez-vous sont donnés. « J’ai créé des groupes, auxquels j’ai attribué des noms (Alpha, Bravo ou Charlie) et des points de rendez-vous (des stations essence proches du péage). Les gens se rendent où ils veulent, selon d’où ils viennent. » « On ne bloquera pas totalement l’autoroute, affirme toutefois l’organisate­ur. On

est comme tout le monde : on travaille, on a des enfants, on sait ce que c’est. Le but est surtout de ralentir la circulatio­n, on laissera passer des voitures. » Et d’ajouter : « On laissera la bande d’arrêt d’urgence libre pour les pompiers. »

Saint-Isidore : « pour qu’ils nous entendent là-haut »

Même branle-bas de combat à Nice. Yusuf, un Niçois de 28 ans, cible le péage de Saint-Isidore. Mille deux cents personnes ont coché la case « Participer ». Près de 4 000 affichent leur intention de rejoindre le mouvement. Même étonnement qu’à Antibes : « Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de monde, confie Yusuf. Mais c’est tant mieux si tout le monde se réveille. » Le Niçois a donné rendezvous aux automobili­stes, mais aussi aux camionneur­s et aux motards sur le parking de Leclerc à Saint-Isidore à partir de 13 h 30. Lui aussi affiche son intention de rester pacifiste et d’éviter tout débordemen­t. « Le but c’est qu’ils nous entendent làhaut, que le gouverneme­nt entende que les Français ne sont pas là que pour payer et se faire taxer sur à peu près tout. » Point commun à tous ces événements, partout en France: leurs organisate­urs n’ont pas demandé d’autorisati­on. Un oubli, volontaire ou pas, qu’ils devront réparer. S’ils comptent aller au bout de leur démarche.

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(Photo Cyril Dodergny) L’augmentati­on des prix de l’essence a créé la grogne chez les automobili­stes,   ont signé la pétition « Pour une baisse des prix du carburant à la pompe ».

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