Les personnes sous tutelle pourront voter et se marier
Les personnes majeures sous tutelle auront à l’avenir un droit de vote inaliénable et pourront aussi se marier, se pacser et divorcer, sans qu’un juge puisse les en priver, a annoncé, hier, la secrétaire d’État aux Personnes handicapées, Sophie Cluzel [photo AFP], avant la tenue d’un comité interministériel du handicap. C’est une mesure pour « remettre les personnes handicapées dans la citoyenneté », a-telle. L’objectif est que « tout le monde puisse voter, au plus tard, aux prochaines élections municipales de 2020 », précise la ministre. Pour que les personnes handicapées puissent « agir dans la cité », le gouvernement s’est engagé à abroger l’article du Code électoral donnant la faculté au juge des tutelles de retirer le droit de vote aux majeurs sous tutelle, une situation qui concerne par exemple les handicapés mentaux. Quelque 310 000 personnes seraient aujourd’hui privées de ce droit. « Cette mesure est prise sous prétexte de les protéger. On leur enlève donc ce droit, pourtant inaliénable et inconditionnel. C’est une forme de discrimination, une façon de leur dire : “Vous êtes des citoyens à part” », fait valoir la secrétaire d’Etat. Quant au fait que certains majeurs protégés sous tutelle ne puissent ni se marier, ni se pacser, ni divorcer sans l’autorisation d’un juge, « cette réalité est inacceptable », poursuit Sophie Cluzel, précisant que «le Code civil sera modifié d’ici le début de l’année ». C’est le grand paradoxe de ce quinquennat : l’impopularité actuelle de l’exécutif rend le pays grognon mais le laisse atone. Les oppositions sont encore plus déconsidérées, les syndicats fragilisés et les colères s’émoussent donc les unes après les autres. Le Français semble résigné, au point de ne plus céder à son péché mignon, manifester. La hausse du prix de l’essence (+ %) et plus encore du gazole (+ % en un an) va-t-elle changer la donne ? Chaque passage à la pompe est un peu plus douloureux et vient pulvériser toutes les belles paroles sur la hausse du pouvoir d’achat. Une pétition fait le plein, des manifs sont désormais prévues dans l’Hexagone le novembre. Edouard Philippe défend un «choix courageux» qui vise à modifier les comportements et à préserver les générations futures. Mais le courage n’est rien « Le pétrole brut compte
s’il reste virtuel. pour un quart du prix. » Or, un véhicule électrique ne sera pas au prix d’un modèle essence avant . La prime à l’électrique fait une belle jambe au Smicard qui roule dans sa vieille guimbarde diesel pour aller travailler et élever péniblement ses enfants. Dans sa logique vertueuse, le gouvernement réfléchit même à rogner l’avantage fiscal des transporteurs routiers sur le gazole, de manière à récupérer M€ par an. Le défi de l’exécutif est de réussir à penser l’avenir, alors qu’il gratte déjà chaque centime pour gérer le présent. Un rappel : dans ce que nous payons à la pompe, le pétrole brut représente environ un quart du prix, contre plus de % pour les taxes, le solde étant lié aux coûts de raffinage et de distribution. Sans commentaire.