Nice-Matin (Cannes)

Le street art a jeté l’encre sur un quai du port Vauban

Des oeuvres ont fait leur apparition dans les arcades qui jalonnent le quai Rambaud. Problème: personne ne les a commandées. Et c’est ainsi qu’une exposition sauvage est née...

- M.-C. A. mabalain@nicematin.fr

Depuis plusieurs années, certains murs et linteaux de portes des maisons du VieilAntib­es et même des troncs d’arbres, sont devenus le support préféré d’un « mystérieux » artiste. Ses sculptures, gracieuses et discrètes et ses « ombres chinoises » sont reconnaiss­ables entre toutes. Ce créateur multi-supports a-t-il fait des émules ? Quoi qu’il en soit, le résultat est là : le port Vauban, cette fois, sert de « toile » géante à diverses expression­s artistique­s. Du moins, une partie du port. Cap sur le quai Rambaud, et surtout cette portion de remparts qui le longe et forme une promenade. Face aux postes d’amarrage, plusieurs arcades du vénérable mur sont décorées par des oeuvres. Du street art. Ou art urbain, en français. Le support ? Pas la pierre, heureuseme­nt, puisque l’ensemble est inscrit au Monuments Historique­s, mais des panneaux en bois. Renseignem­ents pris auprès de la CCI, nouveau gestionnai­re du port Vauban, ces créations ont commencé à apparaître au printemps 2017. Elles n’ont été commandées par personne. Ni par la Ville ni par le port. « Nous avons remarqué, au début, des peintures très colorées. Plusieurs tableaux portent la même signature et ont le même style. D’autres se sont exprimés par la suite », explique Marianne Fourticq, responsabl­e Pôle Événementi­el et parking. En effet, on note des marqueteri­es, peut-être conçues à partir de bois récupéré sur le pont d’un bateau. L’une de ces représenta­tions figure une marine. D’autres panneaux portent «simplement» des sigles, mystérieux, au design très élégants. D’autres expression­s peuvent laisser pantois. Mais tout est affaire de goût…

Blanche et ses pinceaux

Une petite vague de créativité initiée par Blanche, l’une de ces artistes mystérieus­es que nous avons pu retrouver. C’est elle qui signe ces peintures acryliques, très colorées avec des personnage­s, des jeux de mots réussis et, toujours une thématique sur la mer et les gens de mer. Blanche raconte comment tout a commencé. C’était l’année dernière. « J’habite Antibes et j’allais toujours à la Gravette. Un soir, j’ai continué sur le quai et je suis tombée en admiration devant ce mur tout illuminé. On aurait dit une galerie d’art ! Et, il y avait ces supports en bois vierge. Je suis revenue le matin, tôt, avec mes couleurs et mes pinceaux… J’ai travaillé à peu près une semaine ». La jeune femme a été encouragée par les gens qui vivent et travaillen­t sur le port. « Je peins depuis toujours. Là, c’était ma première expérience d’art urbain. Je me suis lancée et je ne regrette rien. J’étais un peu anxieuse, au début mais les réactions de sympathie m’ont confortée ». En repassant plus tard, Blanche a eu deux bonnes surprises : « Des personnes ont utilisé les autres panneaux pour créer à leur tour, je trouve cette dynamique très positive et, d’autre part, mes tableaux ont bien résisté. Pas de vandalisme et pas de dégâts à cause des intempérie­s ». La CCI a décidé de tolérer cette « exposition sauvage ». En attendant de mettre en oeuvre un projet de photograph­ies montrant l’évolution du port au fil des siècles. De quoi rassurer, peut-être, ceux qui se souviennen­t qu’autrefois, ces fameux panneaux en bois servaient de support à une présentati­on très intéressan­te sur l’histoire de l’anse Saint-Roch et regrette leur disparitio­n. Mais qui les a enlevés ? Mystère.

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Les panneaux qui retraçaien­t l’évolution de l’anse Saint-Roch au fil des siècles ont cédé la place à des oeuvres de street art. (Photos Eric Ottino)
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