Le graff pour combattre les troubles de l’apprentissage
L’établissement Les Airelles a proposé à ses jeunes patients atteints de troubles du langage et de la parole un atelier autour de l’expression de soi, animé par le graffeur Menace l’Artiste
Présenter une autre forme de langage, une autre forme d’expression, à des enfants pour qui la communication s’avère être une tâche compliquée. C’est en somme le résumé de cet atelier qui a mis en avant l’art pictural et plus précisément le graff. L’équipe éducative, outre l’apprentissage des activités plastiques et artistiques, a articulé ce projet autour de l’expression. Une quinzaine d’enfants ont participé à cet atelier et ont pu s’initier au graff sur quatre toiles assemblées et un pan de mur dans la salle de jeux de l’établissement. « Au niveau thérapeutique, c’est excellent car c’est un autre moyen de communication pour les enfants, explique Édouard Beauchamp, responsable du service éducatif à la clinique des Airelles. L’idée était vraiment d’inviter un artiste pour faire de l’art thérapeutique. Par le graff, les enfants s’adonnent un autre langage. Compte tenu de leurs troubles du langage sévère, ce moyen de communication est excellent pour l’estime de soi car ils sont tous sur un pied d’égalité. »
« Envie de refaire »
À l’intérieur de la salle de jeux, Mario et Pikachu s’affichent fièrement sous les coups de bombe de peinture. Les deux héros ont été choisis par le groupe d’internes de l’établissement, âgés de 9 à 14 ans. Ces derniers sont unanimes, ils ont adoré l’atelier. « Ça nous a donné envie d’en refaire. C’est une tout autre sensation que de faire de la peinture au pinceau. Du coup, nous allons essayer d’en faire sur notre vélo ou notre trottinette », ont clamé certains d’entre eux. « J’étais venu une première fois au mois d’avril pour un atelier de customisation de casquettes et déjà les enfants étaient très réceptifs, détaille Menace l’Artiste. Le graffeur originaire de Vallauris a plus de 20 ans de pratique derrière lui et présente des ateliers depuis une dizaine d’années. « Il y a beaucoup de clichés qui entourent le graff donc je veux d’abord montrer que c’est quelque chose d’accessible. Ce n’est pas un cours de dessin, c’est avant tout pour s’amuser tout en faisant quelque chose de concret. Ils ont peint sur un mur, ce n’est pas rien et ce n’est pas éphémère. Pour des enfants qui ont des troubles du langage, nous avons beaucoup échangé et ils ont de supers idées. »