Hassen retrouve le sourire
Blessé à l’épaule depuis le Tunisie-Angleterre qui devait lancer sa Coupe du monde, le portier de 23 ans, revenu d’un prêt à Châteauroux, a retrouvé l’entraînement au début de la semaine
Lunettes de vue sur le nez, petite chemise sur le dos, Mouez Hassen est sorti tout sourire du centre d’entraînement hier en début d’après-midi. Le gardien formé au Gym a retrouvé le terrain et les copains en début de semaine, après plus de trois mois de convalescence suite à une opération de l’épaule gauche. Conséquence d’une blessure qui a coupé son élan dès le premier match de Coupe de monde. « C’est une blessure chiante pour un gardien», atteste Jérôme Alonzo, ancien portier passé entre autres par Marseille et le PSG. En verve dans l’entame du match d’ouverture de la Tunisie face à l’Angleterre (1-2), le Fréjusien de 23 ans a quitté le terrain en pleurs à la 15e minute. Un coup du sort pour le Niçois, qui pouvait profiter de cette exposition mondiale pour séduire des recruteurs après sa bonne saison à Châteauroux (29 matchs, 7 clean-sheets), promu en Ligue 2.
Michel Denisot : « Il nous a permis de réaliser la meilleure saison de ces dernières années »
«Avec Saïd (Benrahma), les deux Niçois nous ont permis de réaliser la meilleure saison du club de ces dernières années (9e de L2), approuve Michel Denisot, le plus emblématique des quatre vice-présidents de la Berrichonne. C’est le genre de gardien que j’apprécie. Explosif, vif. Ce n’était pas forcément facile, ni séduisant, d’arriver à Châteauroux, petit club de Ligue 2, quand on a connu des débuts à l’étage supérieur. Mais après quelques semaines, il s’est parfaitement acclimaté. Il a vu qu’il y avait les infrastructures et le nécessaire pour bien travailler et réaliser une bonne saison. » A Southampton aussi, lors de son prêt précédent (2016-17), Hassen a laissé de bons souvenirs chez les U23. Claude Puel n’avait pas pu l’aligner en équipe première pour des raisons internes, mais le portier semblait avoir franchi un cap sur le plan mental. Un aspect qui avait perturbé son ascension depuis sa première en Ligue 1 à 18 ans. «Mouez est arrivé à un moment où c’était, je pense, le plus difficile d’éclore pour un jeune gardien à Nice, analyse Jérôme Alonzo, le Mentonnais qui a débuté sa carrière au Gym (2000-05). Parce qu’il y avait la génération avant lui, on ne parlait que de Lionel (Letizi) et de Hugo (Lloris). On disait “C’est un phénomène”, mais c’est dur quand on dit ça de toi! On l’a exposé comme l’élu, on ne l’a pas installé dans le confort dont a besoin un gardien pour éclore. Deux matchs ratés ont suffi pour lui tomber dessus, c’est dur à vivre pour un jeune joueur. » A Châteauroux, Michel Denisot n’a senti aucune défaillance mentale chez son protégé, « un garçon attachant, avec qui on échange encore de temps en temps sur Instagram », détaille l’ancien président du PSG, avant de plaisanter. « Il est arrivé deux fois en retard à l’entraînement, c’est tout. (rires) Ce n’est pas un appel du pied, mais Mouez sait qu’il sera toujours le bienvenu à Châteauroux. »
Jérôme Alonzo : « Benitez a les cartes en mains »
L’avenir sera forcément en question en juin prochain pour un portier qui arrive dans sa dernière année de contrat avec son club formateur. Et qui devrait retrouver
du temps de jeu avec la réserve dans dix jours, au milieu du contingent de quatre gardiens à disposition de Patrick Vieira (Benitez, Cardinale, Clementia). «C’est bien d’avoir de bons gardiens qui rendent mes choix plus difficiles », asobrement commenté le coach niçois, rappelant son admiration pour « la personnalité et la sérénité de Benitez, qui donne confiance à l’équipe ». « Walter est le titulaire aujourd’hui et garde la position la plus confortable. Il a les cartes en mains, s’il est bon, il ne bougera pas, tranche Alonzo. C’est plus compliqué pour les deux autres en revanche, qui voient un nouveau concurrent dans la hiérarchie. Et de ce que j’ai vu à Châteauroux et de la Coupe du monde, ça redevenait du très bon Mouez ! L’arrêt exceptionnel qu’il effectue sur la frappe de Lingard avant de se blesser, c’est l’une des parades du Mondial avec celle de Lloris contre l’Uruguay ! Ça veut dire que Mouez l’a en lui. Potentiellement, c’est un grand gardien. Et le potentiellement, je veux l’enlever. »