« Je ne suis pas obtus »
Stan Aubert, joueur du NHE en Magnus en 2016-17, a été intronisé préparateur physique à l’intersaison. Il explique comment gérer une saison à 44 matchs et les difficultés rencontrées
Les Aigles n’ont pas chômé depuis le lancement de leur saison le 15 septembre à Chamonix (23). Ce soir, face à Amiens, ils abordent leur quatorzième match en quarante-deux jours. Une cadence démentielle qui a pesé dans les pattes de Vrielynck & Co entre le 2 et le 16 octobre (5 défaites de rang), avant un retour dans le positif (trois succès depuis). Stan Aubert, joueur de l’équipe fanion entre 2014 et 2017, a suivi en parallèle des études dans la préparation physique (BPJEPS puis diplôme universitaire européen cette année). Fort de ce bagage, il a été pleinement intégré au staff de Stan Sutor cette saison. Pour l’ex-défenseur de 29 ans, il s’agit d’une première expérience auprès d’un groupe pro. Hier, il s’est livré sur son rôle. En verbatim.
Sa prise de fonction
« J’avais envoyé une planification estivale aux joueurs pour qu’ils s’entretiennent. Une bonne moitié ne l’avait pas suivie. Certains, qu’on le veuille ou non, s’étaient préparés à leur sauce. Donc ça leur a fait tout drôle à la reprise. Les joueurs prennent conscience
de plus en plus de l’importance de la prépa physique quand ils sont dans la difficulté, qu’ils ressentent des pointes aux adducteurs
ou aux ischios. Ce n’est pas dû à un gain de maturité. Au départ, tu composes. »
Les freins
« Quasiment aucun club français ne paie un joueur sur douze mois. Du coup, on ne peut pas exiger d’un mec qu’il ne parte pas en vacances en juin. Quand un joueur est au chômage, vous n’avez aucun moyen de pression. Les contrats démarrent mi-août généralement, au moment des reprises. S’ils débutaient plus tôt, on pourrait commencer avec une intensité moindre et mieux gérer le pic de forme. Le club n’est pas fautif, c’est le hockey. »
Les mentalités
« Les étrangers sont de vraies plus-values dans le domaine de la prépa. Chez eux, c’est culturel. Les joueurs sont tous différents. Certains ont très mal vécu l’été, d’autres mieux. L’avenir et le présent, c’est l’individualisation des séances. C’est encore trop tôt pour Nice sur le plan des structures. C’est l’axe de progression majeur après les progrès sur la prise en charge médicale plus rapide. Il nous faut un endroit où l’on pourrait se retrouver régulièrement avec les joueurs. »
La fatigue d’octobre
« Après une contre-performance, je me pose des questions. Je me dis, merde, qu’estce qui n’a pas fonctionné ? Une remise en question ? Oui, bien sûr. C’est ma première saison à ce niveau. J’apprends. On a péché parce qu’on a tiré sur les organismes sans jours de repos. Ça a été compliqué. On a décidé de baisser la charge de travail une semaine plus tôt que prévu avec Stan. D’arrêter le renforcement musculaire la veille des matchs pour transférer ce travail sur de la vitesse et de l’explosivité. Là, on est bien dans l’état de forme. On repartira sur une grosse charge en novembre, avant la trêve (3-13 novembre, ndlr) .»
Sa méthode
« J’essaie d’avoir un rôle entre l’entraîneur et le coéquipier. Je ne suis pas obtus à exiger des choses. J’aime bien avoir des retours des joueurs. Ce sont eux qui approuvent ou pas ce que vous faites. J’échange pas mal avec Vrielynck, Dorey, Hrehorcak ou Hampl. On discute des baisses de moral, de l’état des troupes. Maintenant, c’est le niveau pro, à un moment donné, il faut faire ce qu’il faut. Les mecs doivent arrêter de trop intellectualiser. »