SKI « Compliqué de se relaxer »
Mathieu Faivre a eu du mal à digérer son dernier hiver, conclu en dehors du “top 10”. L’Isolien, 2e mondial du géant en 2016-17, veut remonter la pente, étape par étape
Mauvaise ». Voilà le mot qu’a choisi Mathieu Faivre pour décrire sa dernière saison. Exigeant, perfectionniste, pointilleux, l’Isolien, deuxième mondial en 201617 derrière le maître Marcel Hirscher, a difficilement pu se contenter de sa onzième place finale. « Ce n’était pas catastrophique non plus, j’ai fait 4e à Val d’Isère, 7e aux JO, mais c’est très loin de ce j’attendais ». Faivre visait le sommet, les podiums, comme il en avait pris l’habitude un an plus tôt (trois fois sur la boîte dont une victoire). Mais la mécanique s’est déréglée au fur et à mesure d’un hiver compliqué. D’abord à cause d’un changement de matériel, puis, surtout, la faute à cette exclusion des JO qui l’a placé dans l’oeil du cyclone médiatique. Après PyeongChang, l’Azuréen n’a plus marqué un point sur les deux dernières Coupes du monde. « Je suis sorti trois fois la saison dernière. Sur la première Coupe du monde (Beaver Creek) à cause du matériel. Sur les deux dernières (Kranjska Gora et Are), j’avais simplement envie que la saison se termine. J’avais usé trop d’énergie avant, plus que je ne le pensais. Le clap de fin a été un soulagement ». Après l’ultime manche suédoise, le géantiste a pris le temps de recharger les batteries. Mais couper n’a pas été aussi simple non plus. « C’est compliqué de se relaxer complètement après une saison comme cellelà. Il y a des pensées qui restent toujours dans un coin de la tête. Il a fallu que je parte quelques jours sur un bateau avec des copains pour réussir à penser à autre chose ». Depuis les vacances, l’ancien champion du monde Juniors (2010) a renfilé le bleu de travail, mais sans oublier la notion de plaisir. « Physiquement, je me sens super bien. Je n’ai pas eu un pépin dans la “prépa”, j’ai bien travaillé, avec un gros volume. J’ai pu retrouver des sensations, du plaisir sur les skis, mais je sais aussi que je ne suis pas encore à 100% ». Avant chaque début d’hiver, le licencié du CS Isola 2000 n’hésite pas à dévoiler ses objectifs. Habituellement, il place le curseur toujours un peu plus haut et assume ensuite ses ambitions sur les pistes. Cette fois, celui qui n’a plus goûté au podium depuis un an et demi (3e à Aspen en mars 2017) joue la prudence. « Je ne veux pas parler de classement, d’ambition. Je suis confiant sur le fait que le ski que je produis est bon, mais je dois remettre pas mal de choses en place. Et même si à l’entraînement, ça s’est bien passé, rien ne remplace l’adrénaline et la vérité de la compétition. Alors j’espère que ça ne va pas prendre trop de temps, mais je vais être patient en ce début d’hiver ». Deux notions sont apparues pendant cette intersaison dans le discours de ce talent précoce. La patience et le positivisme. « Il faut que j’arrive à voir et retenir davantage les bonnes choses. Lorsque je termine 4e à Val d’Isère, avec un gros manque de confiance, il n’y a pas tout à jeter ». La reconquête du natif de Nice commence ce matin (1re manche à 10h, 2e à 13h) sur le glacier de Rettenbach. « Sölden, ce n’est qu’une course. Que je sois bon ou non, il y aura encore beaucoup d’épreuves derrière ». Voilà le nouveau Mathieu Faivre. S’il y a une contreperformance aujourd’hui, l’Isolien essaiera de la chasser au plus vite pour penser à la suite. Une méthode payante ? Premier indicateur ce midi. C’est le meilleur rang obtenu par Mathieu Faivre à Sölden. « Je suis abonné à cette place », en plaisante l’Isolien, e en , et . L’an passé, l’épreuve avait été annulée à cause des conditions météorologiques. Hier les chutes de neige, le vent et le brouillard ont perturbé l’épreuve féminine, qui a dû être abaissée par la Fédération internationale de ski (FIS). Aujourd’hui encore la visibilité ne s’annonce pas très bonne, d’autant que la neige et le vent risquent encore de s’inviter.
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