Nice-Matin (Cannes)

Quand j’étais gosse, on était tous pour le Real, on s’habillait en blanc pour jouer

- Quel souvenir gardez-vous de votre passage à l’ASM ? Un vrai dépaysemen­t ? Le fait que Monaco n’ait pas d’engouement populaire n’aide pas... Quand vous étiez joueur, ça ne vous gênait pas ? Parlez-nous de ‘‘Omar c’est foot’’ sur beIN... C’est quel style e

On a parlé d’une photo où l’on est tous les deux, quand je jouais à Monaco (). De temps en temps, il venait à La Turbie s’entraîner avec nous. Je ne me souviens plus si c’était pour un décrassage, mais on avait pris une photo avec lui, moi, Bellone et Amoros. Magnifique ! En étant Argentin, quand je suis venu en France, je voulais d’abord jouer à Paris. Je vous parle des années , à l’époque il n’y avait pas internet, tout ça, Paris, la ville, ça faisait rêver. Et après Monaco ça représenta­it quelque chose de glamour, sophistiqu­é, de rare. En Argentine, on pouvait pas imaginer un endroit comme ici, aussi beau et exotique dans tous les domaines. Oui, on parle de  ans en arrière... Moi je venais de la campagne à côté de Buenos Aires, vous imaginez !

L’AS Monaco et ses difficulté­s actuelles ? Beaucoup de jeunesse et la Je pense d’abord qu’il va y avoir le mercato d’hiver et je n’imagine pas une seconde qu’ils ne prennent personne. Il faudra trouver deux ou trois éléments pour renforcer l’équipe. En plus, lui devrait forcément attirer de bons joueurs sur son nom. Même s’il n’y a pas beaucoup de public, Monaco reste une place forte, avec du beau jeu et des résultats. Je ne dirais pas que ça gêne, mais ça porte moins. C’est vrai que le côté bruit, odeur et couleur crée une espèce d’énergie, d’effervesce­nce, de folie. Mais ce manque n’impacte pas les résultats. J’en ai discuté avec Falcao, les profession­els le savent en arrivant, et puis il n’y a pas zéro ambiance non plus ! L’idée, c’est de pouvoir donner aux abonnés, vu qu’on n’a plus la Champion’s League, et aussi C’est une façon de parler du foot, mais avec du décalage, de la légèreté. Il faut se dire que le foot, ça reste un jeu ! Et le jeu doit être lié au côté festif. Les gravités d’une vie sont ailleurs... Je dis toujours qu’il y a une nuance entre grave et important. Le résultat d’un match est important, les blessures, OK. Mais ça ne sera jamais grave ! (il réfléchit) Oui, parce que vous employez le mot ‘‘perte’’. Pendant six ans, on a eu beaucoup de droits, on était en haut de la pyramide, du panier. Je faisais tous les meilleurs matchs, c’était un privilège. Maintenant, il y a tellement d’acteurs, c’est devenu compliqué... Ah oui, quel bonheur ! J’ai vécu la meilleure période avec la lutte Messi-Ronaldo et quelque part, c’est un peu eux qui ont tracé ma route à l’antenne. Non, car après, il y a cette période Guardiola-Messi exceptionn­elle qui est le plus proche de ce qu’on voulait faire quand on était à la récré à l’école. Ces mecs-là ont réussi ça chez les pros ! Maradona, il représente davantage l’Argentin qu’on est tous, l’exubérance, le révolution­naire ! Mais je

‘‘ crois que ce que fait Messi àuntel niveau depuis  ans, son habileté, son contact avec le ballon, sa vision, sa vitesse, pour moi c’est au-dessus. Et quelle tristesse, car on est plus proche de la fin que du début de sa carrière... J’ai déjà dit que quand Messi va arrêter, les ballons vont pleurer ! Oui. Moi je suis de la pampa vous savez... Olavarria, c’est à  kilomètres à l’ouest de Buenos Aires. Moutons, vaches, tout ça ! J’y vais tout le temps, j’ai  cousins et cousines, donc on fait de grands ‘‘asados’’ (barbecues, Ndlr), c’est du bonheur. Si, si ! Quand j’avais même pas neuf ans, je suis allé à ‘‘l’école des fans’’ de là-bas, et j’avais chanté une chanson de Juan Manuel Serrat, un Catalan (il se met à fredonner la chanson, ‘‘Tu nombre me sabe a hierba’’ [Ton nom a la saveur de l’herbe]) Extraordin­aire ! Mais maintenant j’ai  ans, je suis dans le tunnel, il y a quelques ampoules qui commencent à griller (rires).

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