La majorité assume l’envolée des prix des carburants
Le patron des députés LREM, Gilles Le Gendre, estime que l’opposition « cède à la démagogie » et que la hausse des carburants représente pour les automobilistes « une somme marginale »
C’est peut-être la goutte d’essence qui va faire déborder le réservoir. Alors que la colère gronde un peu partout en France, que le blocage des routes programmé pour le 17 novembre se précise, Gilles Le Gendre, patron des députés La République en Marche estime que la flambée des prix des carburants représente, pour les automobilistes « une somme marginale ». Et d’expliquer, hier, au micro de France Inter : « Pour un plein de 60 litres par semaine, cela cause 74 € de coût à l’année pour le consommateur d’essence et 167€ pour le diesel. Ces sommes sont loin d’être négligeables mais elles sont marginales par rapport à l’ensemble des distributions et d’améliorations que nous sommes en train de mettre en place ». L’exemple de Gilles Le Gendre est très contestable puisqu’il ne concerne que les rares automobilistes qui ne font le plein qu’une fois par mois. Mais le député de Paris n’en démord pas et tance toute voix contestataire estimant que, sur ce sujet, «les oppositions cèdent à la démagogie ».
« Racket fiscal »
Démagogue ? Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) n’hésite pas à évoquer «un racket fiscal» dénonçant la hausse du prix des carburants au motif qu’elle pénalise « ceux qui travaillent ». Et le député de l’Essonne de lancer « le gouvernement ment aux Français en faisant croire qu’il fait de la transition écologique ». Laurent Wauquiez aussi s’est attiré les foudres gouvernementales en réclamant « la suspension des hausses des taxes » et en proposant la création d’un « ticket-carburant » sur le modèle du « ticket-restaurant » pour permettre aux salariés de payer, par exemple, un plein 50 euros seulement ». Et d’ajouter « ce chèque serait défiscalisé, sans impôts et sans charges ».
« Mépris »
Une proposition balayée d’une formule par le porteparole du gouvernement. En effet, Benjamin Griveaux assume pleinement la politique de hausse des taxes et de tarifs élevés des carburants. « Son ticket carburant c’est de la subvention à la pollution. Wauquiez c’est le candidat des gars qui fument des clopes et qui roulent au diesel. Ça n’est pas la France du XXIe siècle que nous voulons ». Le président des Républicains a rétorqué sur twitter : «Comment peut-on être ministre en affichant un tel mépris des Français ? ». Et la réponse a fusé : « Tabac = 73000 morts par an. Pollution aux particules fines = 48000 morts par an. Le vrai mépris c’est de dire aux Français qu’on continue en fermant les yeux. Un peu de courage Laurent Wauquiez ». Au-delà de la passe d’armes, le gouvernement et sa majorité assument clairement cette position. Mais jusqu’à quand ? Après le 17 novembre?